ZIMS, un logiciel au service du bien-être animal
Si Beauval est une destination prisée des visiteurs, elle l’est aussi des scientifiques ! Et pour cause, en plus de ses 35 000 animaux, le ZooParc est le gardien de 15 000 échantillons biologiques. Sang, poils et autres tissus, collectés au fil des années sur les différents pensionnaires, fournissent des informations clés sur leur santé, l’étude des maladies qui les touchent ou encore la génétique de leurs populations. Et Beauval est loin d’être le seul parc à conserver ces trésors biologiques.
Afin de mettre en commun cet immense vivier d’informations, éparpillé aux quatre coins de l’Europe, les membres de l’EAZA (l’Association Européenne des Zoos et Aquariums) ont créé une banque d’échantillons biologiques (biobanque), commune à toutes les institutions européennes qui hébergent des animaux sauvages ! Il fallait également trouver une solution pour enregistrer et suivre ces échantillons. Le groupe de travail sur la biobanque de l’EAZA s’est associé à l’organisation à but non lucratif Species360 pour créer une ressource partagée et permettre d’enregistrer et de suivre les échantillons biologiques. Cette solution sera mise à la disposition des institutions du monde entier !
Objectifs : bien-être animal et survie des espèces menacées
Cette biobanque n’est qu’une partie de ZIMS, logiciel de collecte et de gestion des informations sur les animaux sauvages vivant en parcs zoologiques. Un logiciel utilisé par plus de 1 000 zoos à travers le monde ! En tout, 17 employés de Beauval maintiennent ZIMS à jour, de manière générale, pour le ZooParc et pas uniquement pour la biobanque. Naissances, liens de parenté, conditions d’hébergement, informations sur les enclos et plus encore, permettent aux soigneurs, vétérinaires et scientifiques de tous les parcs zoologiques de s’occuper au mieux de leurs protégés, en assurant le bien-être animal et la survie des espèces menacées.
« Beauval a été parmi les premiers à utiliser ZIMS et j’en suis un fervent défenseur. L’idée pour la biobanque était d’utiliser, autant que possible, le système ZIMS déjà en place et de déterminer comment nous allions gérer les échantillons collectivement », explique Baptiste Mulot, responsable vétérinaire du ZooParc de Beauval.
Alors, concrètement, comment ça marche ?
4 institutions tiennent ce rôle de biobanque : le Zoo de Copenhague (Danemark), la Société Royale Zoologique d’Anvers (Zoo d’Anvers, Belgique), la Société Royale Zoologique d’Ecosse (Zoo d’Édinbourg, Royaume-Uni) et l’Institut Leibniz pour la Recherche sur la Faune Sauvage à Berlin (Allemagne). Les différents parcs européens envoient leurs échantillons à leur biobanque attitrée, qui les range et les conserve. Chaque structure peut ensuite accéder aux échantillons lorsqu’elle le souhaite.
Ainsi, chaque fois que l’équipe vétérinaire de Beauval s’occupe d’un pensionnaire, elle prélève les quelques échantillons (poils, sang…) qui sont envoyés à sa biobanque de référence, le zoo d’Anvers. L’idée est d’avoir au moins un échantillon pour chaque individu, afin que la banque de données soit représentative du ZooParc.
Un développement soutenu par des fonds du ZooParc de Beauval
Le groupe de travail sur les biobanques de l’EAZA a contribué à l’adaptation par Species360 du module ZIMS existant pour le stockage des échantillons médicaux. Les fonctionnalités ont été améliorées et de nouvelles ont été ajoutées, établissant un système meilleur et plus moderne. Le développement a été soutenu par des fonds du ZooParc de Beauval, de la Société Royale Zoologique d’Anvers et de l’EAZA, tandis que la biobanque elle-même a été soutenue par le fonds LIFE de l’Union européenne, le programme pour le climat et l’environnement.
Chaque animal est tracé toute sa vie
Conserver les échantillons, c’est une chose, mais partager les trésors d’informations qu’ils apportent à l’ensemble de la communauté des parcs zoologiques est tout aussi important ! L’EAZA a donc travaillé avec Species360, une organisation à but non lucratif, qui donne accès à ZIMS.
Chaque animal, du plus petit poisson au plus grand éléphant, possède sa fiche de suivi stockée dans ZIMS : son carnet de santé, des données sur son comportement, les informations acquises grâce à ces prélèvements… Ce dossier le suivra toute sa vie, même s’il change de parc. « Un animal peut voyager tout autour du monde, son fichier médical le suivra », résume le Dr Mulot.
L’importance de ZIMS au quotidien
Le logiciel ZIMS compile aussi des ressources médicales dont se servent quotidiennement les équipes vétérinaires des parcs et aquariums. Références d’analyses sanguines, poids idéal des animaux, guides pour les anesthésies aident les vétérinaires dans leurs diagnostics et leurs interventions. « Sans ZIMS, nous ne pourrions pas savoir si les analyses sanguines d’un animal peuvent être considérées comme normales ou non », souligne le Dr. Mulot.
L’exemple des koalas
Baptise Mulot est aussi vétérinaire conseil pour le programme de reproduction européen des koalas. À ce titre, il est régulièrement consulté par les vétérinaires d’autres parcs hébergeant cette espèce emblématique. Il est également en lien avec d’autres experts des koalas, afin d’apporter des réponses aux problèmes médicaux rencontrés par les différents parcs. ZIMS permet de faciliter le partage d’informations entre tous les vétérinaires d’Europe et de conserver les informations découvertes suites à des interventions sur les koalas.