Les tatous géants, de véritables ingénieurs de l’écosystème à l’honneur !
Le 13 août, c’est la Journée internationale du tatou géant ! Selon les estimations actuelles, la population de tatous géants (Priodontes maximus) aurait diminué de 30 % au cours des 25 dernières années. La chasse et la destruction de son habitat en sont les principales causes. À cela s’ajoute le trafic illégal, encore difficile à quantifier. Les premières études sur le terrain semblent indiquer que l’espèce possède une densité démographique peu élevée et un faible taux de reproduction. En conséquence, le risque d’extinction est réel, notamment au Brésil où les effectifs sont les plus bas.
Avec l’ICAS, Beauval Nature œuvre à la protection des tatous géants
Piloté par l’Institut de Conservation des Animaux Sauvages (ICAS), le programme de conservation du tatou géant entreprend de nombreuses missions : étude de la biologie et de l’écologie de l’espèce, suivi des populations, étude épidémiologique. Le projet du GACP (Giant Armadillo Conservation Program, programme de conservation du tatou géant) a été lancé en juin 2010 dans la région du Pantanal au Brésil. Il agit actuellement dans 3 biomes : Pantanal, Cerrado, Forêt Atlantique. Ce programme est soutenu financièrement par Beauval Nature. Les fonds versés par Beauval Nature ont permis de financer les expéditions de terrain, l’achat de colliers GPS et de caméras pièges.
De véritables ingénieurs de l’écosystème
Plusieurs missions sur le terrain ont déjà permis de collecter des données physiques et biologiques : mensurations, prises de sang… Certains tatous géants ont été équipés d’émetteurs permettant de suivre leurs déplacements. Activés de manière permanente, plusieurs appareils photographiques à détecteur de mouvements ont été mis en place à proximité de terriers fréquentés par des tatous. De multiples images enregistrées lors de passages d’animaux devant les objectifs ont ainsi été quotidiennement recueillies et analysées. Les premiers résultats montrent qu’une vingtaine d’espèces de vertébrés utilisent les terriers des tatous comme refuges thermiques, abris contre les prédateurs ou bien lieux de repos. En créant des habitats pour d’autres espèces, les tatous géants sont considérés comme de véritables ingénieurs de l’écosystème.
De grandes griffes intérieures recourbées
L’espèce est cryptique, nocturne, solitaire. Les tatous géants creusent le sol pour se nourrir et pour construire des terriers où ils peuvent se reposer et s’abriter des conditions défavorables. Ces terriers peuvent s’étendre jusqu’à 5 m de profondeur et mesurent généralement plus de 40 cm de large et 30 cm de haut. Bien que les tatous géants soient célèbres pour avoir le plus grand nombre de dents de tous les mammifères terrestres, leurs dents sont petites, manquent d’émail, et jouent un rôle moindre dans la saisie ou la mastication de leur nourriture. Au lieu de cela, ils utilisent leur langue longue et vermiforme pour chercher les petits insectes, principalement les termites et les fourmis, dont ils se nourrissent. L’une des caractéristiques les plus frappantes de cette espèce est la présence de grandes griffes antérieures recourbées, dont la troisième est fortement élargie et peut atteindre plus de 14 cm. La morphologie des tatous géants est bien adaptée pour creuser et ouvrir des termitières. Leurs puissantes griffes avant brisent les sols les plus durs tandis que leurs pattes arrière font office de pelles. Parmi les des 20 espèces de tatou existantes, le tatou géant est de loin la plus grande. Les adultes pesant bien plus de 30 kg et mesurant 1,50 m du bout du nez au bout de la queue. Cette dernière fait 50 à 60 cm de long.
2 autres espèces de tatous à découvrir au ZooParc de Beauval
Le ZooParc de Beauval n’héberge pas de tatous géants mais deux autres espèces de tatous. Il s’agit du tatou à 3 bandes du Sud (Tolypeutes matacus) et du tatou velu (Chaetophractus villosus). Vous pouvez venir les admirer au sein de la Serre Tropicale des Oiseaux, à proximité de l’entrée sud, un couple de chacune des deux espèces dans deux enclos distincts.
Crédit photos : ©ICAS