Accéder au contenu principal

Ça bouge dans la cave de Beauval !

Spéléologue dans la cave

3 spéléologues, 3,5 km de galeries et 230 chauves-souris ! Voici quelques chiffres clés des deux sessions de terrain menées courant février dans la cave troglodyte de Beauval. On vous explique.

Un site qui illustre une démarche durable de longue durée

Afin de préserver la biodiversité locale aux abords du ZooParc de Beauval, de nombreuses actions ont été engagées ces dernières années, notamment le rachat en 2021 d’une ancienne carrière de tufeau puis champignonnière. Depuis, l’entrée de la cave a été sécurisée et la zone a été décrétée Zone de Protection Environnementale. Ceci permet de ne pas perturber l’hibernation des chauves-souris et de conserver l’intégrité et les caractéristiques de ce site propice à l’accueil d’une faune très spécifique : calme, obscurité, température constante, hygrométrie élevée.

Entrée de la cave aux chauve-souris

Entrée de la cave de Beauval

Les actions entreprises à Beauval pour préserver la faune et la flore locales s’inscrivent dans le cadre d’une démarche Refuges LPO, signée pour la première fois en 2021. Son renouvellement a été acté en juin 2024, en présence d’Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). Cette convention signifie que le ZooParc s’engage à protéger la biodiversité sur les 180 hectares du site et des alentours. Concrètement, cela se traduit par la pose de nichoirs ou de gîtes à chiroptères, l’inventaire annuel des espèces locales, le désherbage et l’entretien des espaces verts sans pesticides, la végétalisation des parkings du parc, etc. L’achat de la cave troglodyte s’inscrit dans cette démarche.

Nouvelle signature LPO à Beauval

Renouvellement de la convention de partenariat avec la LPO en juin 2024

Un site qui illustre une démarche durable de longue durée

Accompagné par Gabriel Michelin, chargé de missions Conservation de Beauval Nature, 3 spéléologues aguerris se sont aventurés dans la cave le 19 février dernier :

  • Sophie Front – membre des commissions scientifiques du Comité Spéléogique Régional du Centre-Val de Loire et de la Fédération Française de Spéléologie ;
  • Florian Picaud – Spéléo Club de Touraine ;
  • Bernard Lebreton – commission scientifique de la Fédération Française de Spéléologie.

L’objectif de leur venue était de rechercher la microfaune spécifique de ce type de cavité, aussi bien dans l’eau que dans divers substrats présents dans la cave (bois en décomposition, restes d’animaux, etc.). Leur attention s’est portée sur les puits d’aération, au pied desquels l’humidité est forte et les conditions plus favorables. On y trouve en effet quelques animaux terrestres qui se sont aventurés ou sont tombés dans la cave : araignées, gastéropodes, etc. Ainsi que d’autres espèces dites « troglobies » car effectuant tout leur cycle biologique sous terre.

Limace dans la cave de Beauval

La cave n’abrite pas que des chauves-souris, ici une limace © Sophie Front

Les scientifiques ont pris de nombreuses photos, qui permettront d’identifier la microfaune et ont aussi prélevé du guano dont l’analyse est en cours.

Voici un premier aperçu des espèces découvertes : Andronicus dentiger et Porcelio dilatatus (cloportes), Luisant des caves (escargot), Pseudoscorpion, Pholque phalangide et Nesticus cellulanus (araignées).

Que se passe-t-il côté chauves-souris ?

Deux jours plus tard, une petite équipe encadrée par Gabriel s’est de nouveau rendue dans la cave afin de comptabiliser les chiroptères en hibernation. En parcourant les 3,5 km de galeries, ils ont pu observer 6 espèces différentes de chauves-souris et comptabiliser 230 individus ! Parmi eux on retrouve en grande majorité des grands murins et des murins à oreilles échancrées. Le Petit Rhinolophe arrive en 3e position, suivi du Murin à moustaches, du Grand Rhinolophe et du Murin de Daubenton.

Murin de Daubenton

Murin de Daubenton à Beauval © Gabriel Michelin

Cet effectif est encourageant bien que légèrement plus faible que celui des années précédentes. Ceci peut notamment s’expliquer par le redoux des jours précédents qui a pu provoquer l’envol de quelques individus. Une surveillance à poursuivre !

Rechercher un article