Un centre unique en Europe pour les dauphins à Beauval en mars-avril 2027
À la demande du gouvernement et du Ministère de la Transition Écologique, et après des échanges avec les associations de protection animale, le ZooParc de Beauval a travaillé ces dernières semaines à la conception d’un projet inédit : un lieu d’avenir destiné à accueillir les dauphins de plusieurs delphinariums européens.
Il ne s’agit pas seulement d’un projet de sauvetage de ces dauphins mais d’un projet hors normes, ambitieux et profondément novateur, unique en Europe : la création d’un Centre d’Études, de Recherche Scientifique et de Sauvegarde pour Dauphins (CERSSD).
D’une capacité de 20 à 30 dauphins, le CERSSD offrira à ces animaux un cadre de vie exceptionnel, pensé dans les moindres détails pour leur bien-être. 7 bassins, 3 vastes lagons paysagers, plus de 30 000 mètres cubes d’eau de mer reconstituée, des plages, des rochers, des vagues et des courants naturels recréeront un environnement proche de celui qu’ils connaissent dans la nature. Des espaces pédagogiques innovants permettront également au public de mieux comprendre les enjeux de conservation des cétacés : des baies vitrées sous-marines, des salles d’observation et des programmes éducatifs offriront une expérience à la fois immersive et instructive.
Les animaux du CERSSD seront intégrés au programme européen de gestion des populations (EEP), géré par les experts de l’Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA), afin d’assurer une gestion scientifique et coopérative des effectifs.
Ce projet, officiellement présenté au gouvernement et aux associations de protection animale, vise à établir un modèle européen de référence, centré sur le bien-être animal, la recherche, la formation et la conservation pour répondre à l’urgence et préparer l’avenir des cétacés en Europe.
Découvrez la vidéo de Rodolphe Delord, PDG du ZooParc de Beauval.
Un investissement qui garantit le bien-être des animaux selon le ministre délégué chargé de la Transition écologique, en visite à Beauval
Jeudi 6 novembre, Mathieu Lefèvre, ministre délégué à la Transition écologique, était en visite au ZooParc de Beauval : « Je suis venu ce matin affirmer le soutien de l’Etat au projet de centre d’accueil pour dauphins que projette de construire Monsieur le directeur du ZooParc de Beauval pour plusieurs raisons, la première c’est que c’est un investissement en France, dans notre pays au service de l’emploi français et du développement de cette industrie des loisirs ici sur le territoire national mais aussi et surtout parce que c’est un investissement qui garantit le bien-être des animaux, et qui permettra, je crois, que la loi que la République s’est donnée en 2021 sur la captivité des cétacés, sur l’interdiction des spectacles pour les cétacés, puisse être pleinement respectée. Et je suis très heureux de voir le projet qu’a présenté Monsieur Delord qui offre toutes les garanties en matière d’éthique, de responsabilité, de durabilité et qui permettra de faire en sorte que les dauphins, notamment les dauphins de Planète Sauvage puissent y être accueillis. S’agissant des dauphins du Marineland, c’est évidemment l’objectif que ce nouveau centre, qui sera construit dans un délai assez rapide, et c’est, me semble-t-il, la meilleure possibilité qui est offerte aux dauphins du Marineland. »
Lamya Essemlali, présidente de l’association Sea Shepherd France a quant à elle déclaré : « La solution que propose Beauval permet de maintenir des animaux en France sous juridiction française. Nous, ce qu’on conçoit de faire aujourd’hui, c’est de travailler avec Beauval et avec le gouvernement sur l’établissement d’une charte éthique qui nous garantisse qu’on est bien d’accord sur la façon dont tout ça va fonctionner. »

Premières esquisses en 3D des bassins prévus pour les dauphins à Beauval
Une plateforme scientifique et pédagogique de référence au service de la conservation des cétacés
Ce centre, dont l’ouverture est prévue pour mars-avril 2027, incarnera un modèle européen de transition, d’innovation et de coopération, au service du bien-être animal, de la recherche et de la protection de la vie marine. Il constituera une plateforme scientifique et pédagogique de référence au service de la conservation des cétacés. Intégré au réseau scientifique, il pourra accueillir les acteurs de la protection de la vie marine et participer à la formation des futures générations de biologistes marins, soigneurs, vétérinaires et gestionnaires de la faune sauvage.
Les axes de travail proposés
- Formation : lieu de formation pratique pour les futurs acteurs de la conservation marine (étudiants, vétérinaires, gestionnaires d’espaces naturels).
- Urgences : structure d’intervention sur échouages et création d’une capacité de soins temporaires in situ pour les cétacés en détresse.
- Surveillance des populations sauvages : mise en place et coordination d’un programme de suivi acoustique en mer pour suivre en continu l’état des populations sauvages de dauphins et marsouins.
- Réduction des menaces : recherche de solutions pour limiter les captures accidentelles dans les filets de pêche, première cause de mortalité des cétacés en France.
- Physiologie et santé : études sur le métabolisme, l’immunité et la résilience des cétacés face aux changements environnementaux.
En créant un modèle centré sur le bien-être animal, la recherche scientifique et la pédagogie, le ZooParc de Beauval propose de transformer une crise en opportunité pour bâtir un futur durable et responsable pour ces animaux et pour les espèces sauvages qu’ils représentent.
Dans le cadre de cette nouvelle structure inédite, le ZooParc de Beauval accueillera les 11 dauphins de Planète Sauvage, près de Nantes, qui a choisi de se recentrer sur les espèces terrestres et a décidé de placer ses dauphins à Beauval.
Le ZooParc de Beauval sera également en capacité d’accueillir les 12 dauphins de Marineland.
Des échanges sont en cours depuis quelques semaines à ce sujet.
Au-delà de la réponse à la situation française, ce centre a vocation à contribuer, à l’échelle européenne, à l’évolution des pratiques et au partage d’expertise en faveur de la sauvegarde et de la protection des cétacés, dans un esprit de coopération avec l’ensemble des acteurs.
Plus de la moitié des espèces de dauphins sont en déclin
Les cétacés figurent parmi les espèces les plus exposées aux pressions humaines : captures accidentelles, pollution chimique et sonore, perte d’habitat, collisions et changement climatique menacent leur survie. Selon la Liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), plus de la moitié des espèces de dauphins et baleines sont en déclin ou insuffisamment connues pour être protégées efficacement. Certaines populations et sous espèces de grands dauphins sont actuellement menacées.
En France, la situation reste préoccupante : des milliers de dauphins communs meurent chaque année, piégés dans les engins de pêche, tandis que l’amélioration de la prise en charge des cétacés en difficulté, égarés ou échoués vivants, fait l’objet de discussions et d’un groupe de travail coordonné par le Ministère de la Transition Écologique. À l’exemple de nombreuses autres espèces, la conservation des delphinidés repose en partie sur l’expertise scientifique et technique des établissements zoologiques.
La création d’un pôle dédié à l’étude des cétacés à Beauval constitue une opportunité unique d’allier hébergement responsable, recherche appliquée, éducation, bien-être et conservation. Un premier maillon capable de montrer la voie et de fédérer les acteurs européens autour d’un objectif commun : assurer un avenir aux dauphins vivants en institutions tout en contribuant activement à la conservation de leurs congénères dans la nature.