Un jour historique : les pandas géants Huan Huan et Yuan Zi repartent vers Chengdu
Ce mardi 25 novembre, Huan Huan et Yuan Zi ont quitté le ZooParc de Beauval pour regagner la Chine, marquant l’aboutissement de plus de treize années d’une histoire exceptionnelle. Retour sur cette journée marquante vécue avec une émotion particulière.
À 3h30 du matin, l’équipe de soigneurs du secteur panda koala du ZooParc de Beauval est regroupée pour un brief très matinal sur le déroulé du départ des deux pandas géants emblématiques. Yuan Zi est le premier à sortir du bâtiment dans sa caisse de transport suivi de près par les soigneurs. 180 kg de bambous frais sont chargés dans le camion transportant les pandas afin de satisfaire leur appétit légendaire. Après la caisse de transport de Yuan Zi, c’est au tour de celle de Huan Huan d’être déplacée sous l’oeil de nos caméras et celles de plusieurs journalistes.
Rodolphe et Sophie Delord, directeurs du ZooParc de Beauval, sont aux côtés des équipes pour accompagner ce départ. Très ému, Rodolphe Delord confie en souriant : « On dirait que c’est presque comme si de rien n’était pour Huan Huan. Elle se gratte, elle est à l’aise. »
L’au revoir des équipes
Les soigneurs ont eu le plaisir d’effectuer une dernière photo souvenir avec Huan Huan avant son départ et son chargement aux côtés de Yuan Zi. L’émotion pouvait se lire sur les visages de ces soigneurs qui, pour la plupart, étaient chargés du bien-être de ces deux ursidés depuis de longues années voire même depuis leur arrivée en 2012. Certains en avaient même les larmes aux yeux. Et ce n’était pas uniquement dû à la fraîcheur matinale de ce mardi 25 novembre.

L’au revoir des équipes aux pandas géants
Un convoi escorté jusqu’à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle
Sur les caisses de transport est écrit en lettres capitales « Bon voyage Yuan Zi » et « Bon voyage Huan Huan ». Le voyage sera excellent tant il a été préparé minutieusement.
À 5h00, le convoi s’élance, escorté par la gendarmerie nationale. Malgré l’heure très matinale, quelques visiteurs sont présents à l’entrée Sud pour un dernier au revoir. Tout au long du trajet, le camion est facilement identifiable aux couleurs de Beauval, décoré des drapeaux français et chinois et d’une image de Huan Huan et Yuan Zi portant le message : « Bon retour en Chine ».
Une halte de contrôle sur la route
Le convoi marque une courte pause afin de vérifier si les pandas se portent bien. Benjamin Lamglait, directeur adjoint Santé animale et vétérinaire du ZooParc de Beauval, qui les accompagne jusqu’à Chengdu, se veut rassurant : « Les deux pandas dormaient. On les a réveillés, ils vont très bien et se sont rendormis aussitôt. »
L’embarquement vers Chengdu
Vers 9h45, le convoi est bien arrivé à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. Après des démarches administratives, vétérinaires et douanières, les caisses des deux ursidés de 17 ans sont chargées à bord d’un Airbus A330 Cargo d’Air China. Le départ est prévu à 12h15. L’avion décollera finalement à 13h14 heure française. Un voyage de près de 9 000 km attend le couple qui doit rejoindre le centre de conservation de Chengdu dans le cadre du programme de recherche et de reproduction des pandas géants.

La caisse avec à l’intérieur le mâle Yuan Zi sur le tarmac
12 heures de vol, 2 pandas, 180 kg de bambou, plusieurs soigneurs et vétérinaires
Pendant toute la durée du vol (12 heures) les pandas sont accompagnés d’un vétérinaire français du ZooParc de Beauval et de soigneurs chinois. 180 kg de bambou frais ont été embarqués à bord de l’avion pour nourrir les pandas géants pendant toute la durée du vol. Plusieurs jerricanes d’eau ont également été prévus.
Un hommage à treize années d’histoire commune
Sur le tarmac, plusieurs personnalités entourent Rodolphe Delord : Chen Dong, ministre de l’Ambassade de Chine en France, Célia Delavergne, directrice de l’eau et de la biodiversité et représentante du ministère de la Transition écologique, et Régis Lacote, directeur de l’aéroport Paris–Charles de Gaulle.
Patrice Martin-Lalande, ancien député de Loir-et-Cher et président du groupe d’amitié France–Chine à l’Assemblée nationale, est également présent. Rodolphe Delord le remercie chaleureusement pour son rôle déterminant dans l’arrivée des pandas à Beauval, et a aussi une pensée pour Françoise Delord, fondatrice du parc, qui avait accueilli Huan Huan et Yuan Zi en 2012.
Dans son discours, Rodolphe Delord rappelle la portée de cette aventure : treize années de coopération scientifique et vétérinaire exemplaire avec Chengdu, trois naissances historiques dont le premier panda né en France, et des millions de visiteurs sensibilisés à la conservation des espèces menacées.
« De nouveaux pandas géants arriveront dans le futur »
Chen Dong, chargé d’affaires de l’Ambassade de Chine, a adressé un message de confiance pour Beauval et le public français : « Rassurez-vous amis français, de nouveaux pandas géants arriveront dans le futur. »
Célia Delavergne, directrice de l’eau et de la biodiversité et représentante du ministère de la Transition écologique, souligne quant à elle la qualité du dispositif mis en place : « Ils voyagent aujourd’hui dans des conditions optimales. Ils retrouveront à Chengdu un environnement scientifique de tout premier plan capable d’assurer leur bien-être sur le long terme. »

Huanlili, jumelle panda géant encore présente à Beauval
Une page se tourne, l’aventure continue
Le départ de Huan Huan et Yuan Zi ravive le souvenir de leur arrivée en 2012, événement majeur qui avait mobilisé 250 journalistes et suscité un engouement sans précédent en France. Leur présence a profondément marqué Beauval et contribué à faire rayonner les missions modernes des parcs zoologiques : conservation, recherche et sensibilisation.
Un message que Rodolphe Delord a tenu à rappeler à la fin de son discours : « Nous avons montré ce que peuvent accomplir la science, la diplomatie et l’amitié, entre nos deux nations lorsqu’elles offrent comme un esprit d’humilité et de respect mutuel. Aujourd’hui, une page se tourne mais rien ne s’efface. Les jumelles poursuivent l’histoire, notre coopération scientifique demeure et le message universel de protection de la biodiversité que portent les pandas reste vivant, en France comme en Chine ».