Éléphants : deux femelles gestantes, deux bébés attendus au premier trimestre 2026
Deux très belles nouvelles se préparent au sein du groupe des éléphants du ZooParc de Beauval : N’Dala (36 ans) et Ashanti (22 ans) sont toutes deux gestantes. Deux éléphanteaux sont donc attendus entre mi-janvier et fin mars 2026. Une double naissance rare et exceptionnelle, qui s’annonce déjà comme l’un des temps forts de l’année à venir. La première et la dernière naissance d’un éléphant à Beauval remonte au 20 juillet 2012 lorsque N’Dala, déjà, mettait bas un petit éléphanteau prénommé Rungwe. Si aujourd’hui Rungwe évolue dans un nouveau groupe d’éléphants au Zoo Gyor, en Hongrie, il restera dans l’histoire comme étant le premier éléphanteau issu d’une insémination artificielle en France.
La plus longue gestation des animaux terrestres
Les éléphants ont la plus longue gestation des animaux terrestres. Elle dure de 18 à 22 mois. À la naissance, le jeune est déjà bien formé et pèse aux alentours d’une centaine de kilos. Il peut cependant être bien plus gros : notre éléphanteau, Rungwe, né à Beauval le 20 juillet 2012 pesait 151 kg à la naissance ! L’éléphanteau prend du poids assez rapidement grâce aux 10 litres de lait maternel ingérés quotidiennement. Il faut savoir aussi que le lait d’éléphant est 100 fois plus concentré en protéines que le lait de vache. Le petit est sevré vers l’âge de 4 mois, mais continue de boire de temps en temps le lait de sa mère jusqu’à 3 ans.
Des accouplements observés au printemps-été 2024
Les périodes de chaleur des femelles sont connues grâce à un suivi hormonal très régulier. Akili a été mis en contact avec N’Dala puis Ashanti lors de leurs chaleurs, et des accouplements ont été observés fin mai – début juin 2024 pour N’Dala, puis environ un mois plus tard pour Ashanti.
Des prises de sang et analyses hormonales ont par la suite confirmé la gestation des deux femelles. « Nous savions qu’il y avait une possibilité, mais les courbes d’hormones nous ont donné la confirmation scientifique », explique Amaury, soigneur animalier, auprès des éléphants depuis 16 ans.
Une échographie et des courbes rassurantes
Une échographie a été réalisée sur N’Dala a montré que le follicule était bien descendu et l’implantation confirmée, un signe très positif pour le bon déroulement de la gestation.
Découvrez quelques images de cette échographie réalisée il y a maintenant un peu plus d’un an.
Au quotidien, les indicateurs hormonaux restent la référence principale. « Si la courbe suit son plateau normal, tout va bien. Si elle chute trop, cela peut signifier l’arrêt d’une gestation », précise Amaury. Ashanti a connu une baisse transitoire, mais elle est restée dans les valeurs attendues, simplement dans la fourchette basse : les deux gestations évoluent donc favorablement.
Un suivi discret, mais attentif
Les deux femelles ne montrent pas de changement de comportement notable, mais quelques signes physiques apparaissent. Chez N’Dala, les mamelles augmentent depuis plusieurs semaines. Chez Ashanti, on observe un léger œdème ventral, plus discret.
Elles reçoivent des compléments vitaminiques, et leur condition physique est suivie de près grâce à une balance spécialement conçue pour les éléphants. Les dernières pesées indiquent :
- N’Dala : 3 515 kg
- Ashanti : 3 197 kg
Le poids inférieur de Ashanti est normal puisqu’elle est plus jeune que N’Dala (22 ans contre 36 ans). En moyenne, les éléphants sont pesés une fois par mois. Les femelles gestantes le seront plus fréquemment à l’approche du terme : tous les 15 jours, puis chaque semaine.

Akili, mâle éléphant arrivé à Beauval en mars 2021
Une période sensible, une préparation minutieuse
Comme pour beaucoup d’espèces, les trois premiers mois et les trois derniers mois de gestation sont les plus sensibles, avec une vigilance renforcée à l’approche de la mise-bas. Cette attention est d’autant plus importante pour Ashanti, femelle primipare, que pour N’Dala qui a déjà l’expérience de la mise-bas. Ashanti pourrait réagir de façon imprévisible au moment de la naissance. Comme le rappelle Amaury : « on ne sait pas comment elle va réagir ni si elle acceptera le petit ». L’équipe restera attentive au lien mère-jeune et à la réussite des premières tétées.
Les éléphantes seront séparées du reste du groupe pour mettre bas dans leurs box respectives : la harde est soudée, mais sans liens de parenté directs. L’objectif est de garantir calme et sécurité au moment le plus délicat.
Pour préparer au mieux ces naissances, plusieurs dispositifs ont déjà été mis en place ou le seront très prochainement :
- Renforcement des compétences des équipes : du 12 au 16 mai, une soigneuse animalière s’est rendue au zoo de Wuppertal (Allemagne) pour se former à la gestion des bébés éléphants. Cet établissement accueille le coordinateur du programme d’élevage européen, offrant un partage d’expérience de référence. Un mois auparavant, une autre soigneuse animalière était partie se former au zoo de Valence en Espagne car la gestion de leur groupe d’éléphants et de la mise-bas sont similaires à celle que Beauval souhaite mettre en place.
- Installation de nouvelles caméras à hauteur d’homme pour suivre la mise-bas et vérifier les tétées.
- Aménagement de deux « baby box » :
- l’une pour isoler brièvement le petit si nécessaire et faciliter le contact mère-jeune,
- l’autre pour les premiers entraînements médicaux.
- Sécurisation aux endroits où un petit pourrait se faufiler.
Dès que cela sera nécessaire, sur décision des vétérinaires et selon l’évolution des taux hormonaux, une surveillance continue sera mise en place, de jour comme de nuit. Un roulement de soigneurs est prévu la nuit, avec un vétérinaire d’astreinte mobilisable à tout moment.
Deux naissances historiques pour Beauval
Depuis la naissance de Rungwe le 20 juillet 2012, premier éléphanteau né à Beauval et premier issu d’une insémination artificielle en France, aucun autre bébé de cette espèce, l’éléphant de savane d’Afrique, n’était né au parc. L’arrivée de deux éléphanteaux en 2026 représentera donc un événement historique pour Beauval, une très bonne nouvelle pour la conservation de cette espèce et le programme européen d’élevage.
L’éléphant de savane d’Afrique est classé « en danger d’extinction » sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Retrouvez notre vidéo réalisée au moment du départ de Rungwe pour une autre institution zoologique en Europe, le zoo de Magdebourg en Allemagne.
« J’ai connu la première naissance. Les choses ont beaucoup évolué depuis 14 ans. Ce serait formidable d’avoir deux petits viables et en bonne santé, qui grandissent ensemble. Pour le groupe, ce serait une dynamique totalement nouvelle », confie Amaury, visiblement impatient de vivre cette nouvelle étape.
Après la naissance, d’autres femelles pourraient jouer un rôle essentiel de soutien. Amaury se souvient notamment de Marge : « Quand Rungwe est né, elle était très protectrice. Elle passait presque autant de temps avec lui que sa mère. »
Si tout se déroule normalement, les visiteurs pourront découvrir les petits assez rapidement à l’intérieur du bâtiment. Ils resteront d’abord dans une zone plus calme, au fond, avant de profiter du pré-parc puis, dès le printemps, de leur première sortie sur la grande plaine.
Le groupe d’éléphants à Beauval est parrainable
Au ZooParc de Beauval, six femelles et un mâle, Akili, évoluent sur trois plaines totalisant 6 hectares : c’est le plus grand espace de vie pour des éléphants en France. Une superbe installation pensée pour leur bien-être.
Vous pouvez parrainer le groupe des éléphants et contribuer directement à la préservation des espèces menacées à travers le monde. Le parrainage est un don à l’association Beauval Nature, déductible à 66 % des impôts.