Un article scientifique sur les paresseux publié dans la revue Animals !
Après la lecture de cet article scientifique, l’anatomie vasculaire des paresseux n’aura plus de secret pour vous ! Certes, c’est en anglais, et comme c’est assez complexe, l’un des co-auteurs, Antoine Leclerc, responsable vétérinaire au ZooParc de Beauval, nous décrypte le sujet en langue française et avec des mots accessibles au plus grand nombre. L’auteur principal de cet article scientifique est Paul Martre, spécialiste de la chirurgie digestive à l’Hôpital privé de l’Estuaire (Le Havre). Une publication à mettre également au crédit de Baptiste Mulot (Directeur Général de Beauval Nature, ancien responsable de la clinique vétérinaire de Beauval) et d’Edouard Roussel (Service de chirurgie digestive au CHU de Rouen).
Une revue qualifiée haute qualité de publication et d’influence scientifique
Tout d’abord, voici une petite présentation de la revue scientifique « Animals » qui jouit d’une excellente renommée dans le domaine de la science animale et de la zoologie. Publiée par la Multidisciplinary Digital Publishing Institute (MDPI), cette revue est classée dans le premier quartile (Q1) des catégories de la science animale et vétérinaire, ce qui indique une haute qualité de publication et d’influence scientifique. Cette revue est entièrement en accès libre, permettant un large accès à ses publications et favorisant la diffusion des connaissances scientifiques dans le domaine de la biologie animale.
Une méthode non invasive grâce au scanner de la clinique vétérinaire de Beauval
L’article est intitulé “Evolutionary Specializations in the Venous Anatomy of the Two-Toed Sloth (Choloepus didactylus): Insights from CT-scan 3D Reconstructions”. Traduction : “Spécialisations évolutives dans l’anatomie veineuse du paresseux à deux doigts (Choloepus didactylus) : Aperçu à partir de reconstructions 3D par tomodensitométrie”.
Cela se complique ? Aucune inquiétude, voici les explications d’Antoine Leclerc :
“L’étude avait pour objectif de réaliser une description de la vascularisation des paresseux grâce au scanner de la clinique vétérinaire de Beauval, l’une des cliniques de zoo les plus modernes d’Europe. Nous avons pour cela utilisé les images de scanner acquises chez nos paresseux pour des raisons médicales.
En résumé, c’est une description de l’anatomie vasculaire et notamment au niveau de la grande veine qui s’appelle la veine cave caudale, qui ramène tout le sang de la partie basse du corps vers le cœur. L’anatomie vasculaire des paresseux ne faisait pas consensus. Nos images en 3D nous montrent clairement qu’il n’y a plus de débat. Nous avons montré que cette veine cave caudale, chez les paresseux, a une partie qui passe directement dans les vertèbres de la colonne vertébrale. À notre connaissance, c’est quelque chose qui est complétement inédit et singulier. C’est tout l’intérêt de la publication. Selon, nous, c’est très probablement en lien avec la physiologie particulière de cette espèce. Les paresseux sont la plupart du temps en position suspendue par les bras, le corps à l’envers. Quand ils sont dans cette position là, tout le poids des viscères pèse sur le fond de leur cavité abdominale, ce qui pourrait compromettre l’efficacité du retour veineux vers le cœur, en l’absence de l’adaptation anatomique que nous décrivons. Grâce à nos équipements de pointe et notamment notre scanner, nous avons pu produire ce type de recherche et clairement mettre en évidence des choses qui n’étaient pas clairement décrites auparavant chez les paresseux.”
Ainsi, en utilisant des technologies d’imagerie modernes, cette recherche fournit de nouvelles informations sur l’anatomie vasculaire des paresseux démontrant la valeur des techniques non invasives dans l’étude des caractéristiques anatomiques des animaux vivants, et offrant une base pour d’autres études comparatives et évolutives.