Avant-première du film « Bornéo, la forêt miraculée », retour sur un événement Beauval Nature
Vendredi 5 janvier dernier, le ZooParc de Beauval s’est mis à l’heure malaisienne en recevant un grand nom de la conservation : Marc Ancrenaz, co-fondateur de l’association HUTAN qui œuvre à la protection des orangs-outans, des éléphants et des calaos sur l’île de Bornéo et le producteur Dominique Hennequin, le réalisateur du film « Bornéo, la forêt miraculée », projeté en avant-première devant une salle comble et un auditoire attentif !
En effet, plus de 300 personnes sont venues au ZooParc pour assister à cette avant-première suivie d’un temps d‘échanges avec les deux invités. Cet événement a été organisé par Beauval Nature afin de mettre en lumière les actions de conservation menées à Bornéo par HUTAN, association créée en 1998 et soutenue par le ZooParc de Beauval depuis 25 ans. « Le ZooParc et ma mère Françoise Delord ont très tôt soutenu Marc dans ses projets. Vétérinaire de formation, il a été un des pionniers de la conservation à s’installer en Malaisie pour se préoccuper du sort de la faune sauvage malmenée par l’expansion des activités humaines. Cela fait donc maintenant plus de 25 ans que nous participons financièrement à pérenniser ce programme de conservation. C’est ce que montre ce film, à savoir la restauration de la forêt et la capacité d’adaptation des animaux. C’est un véritable laboratoire à ciel ouvert ! », précise Rodolphe Delord, Président-directeur général du ZooParc de Beauval et président de l’association Beauval Nature, avant de céder la parole à Marc Ancrenaz.
Au micro Marc Ancrenaz, co-fondateur de l’association HUTAN
La conservation est l’affaire de tous
Le directeur scientifique de HUTAN a ainsi présenté son association qui emploie aujourd’hui 120 à 130 personnes, essentiellement des villageois qui travaillent en équipes dédiées pour protéger différentes espèces : éléphants pygmées, orangs-outans, nasiques, calaos, salanganes, chauves-souris… Il a tenu à rappeler que « la conservation n’est pas tellement de s’occuper des animaux sauvages mais c’est principalement de gérer les êtres humains ». Former, prévenir, transmettre, apprendre, tels sont les fondamentaux que les membres de HUTAN font au quotidien pour préserver et réparer les dégâts causés par l’Homme. Il s’agit ici notamment de réduire la fragmentation de l’habitat en replantant des végétaux, en créant des couloirs de biodiversité, en installant des ponts de singe pour favoriser les déplacements des animaux. « Il nous faut réduire drastiquement le morcèlement des forêts en reboisant, construisant des îlots forestiers. En l’espace de 10 ans, nous voyons déjà de belles repousses de végétaux. À HUTAN, nous privilégions la plantation d’espèces végétales essentielles aux espèces endémiques de Bornéo. Comme elles se nourriront des fruits, elles dissémineront les graines ingérées et le cycle se renouvellera », précise Marc Ancrenaz.
« La nature est extrêmement résiliente ! »
Ce sont tous ces efforts que montre ce documentaire plongeant le téléspectateur au cœur d’une forêt tropicale extrêmement dense et complexe. 52 minutes intenses, 52 minutes d’images magnifiques de cette nature sauvage, 52 minutes d’un travail récurrent mené par des hommes et des femmes soucieux de restaurer cet écosystème fragile mais résilient. Oui, car ce film nous montre combien la nature est résiliente. C’est particulièrement probant avec les orangs-outans qui savent s’adapter, faire évoluer leur nourriture, se reproduire, coloniser d’autres portions de forêts, notamment des forêts secondaires… Comme son titre l’indique, ce film porte un message d’espoir, met en lumière les signes encourageants pour la faune sauvage, s’attache à montrer qu’il y a des raisons de se réjouir. Dominique Hennequin, le réalisateur, a longtemps mûri ce film. « Filmer la restauration de la nature prend du temps. C’est un projet que je porte depuis 20 ans. Je suis donc très heureux de le voir abouti aujourd’hui et de le partager à un public intéressé par ces questions de conservation dans cette magnifique région », précise-t-il.
Avant de clore la soirée, Rodolphe Delord félicite Marc Ancrenaz de ce travail de longue haleine qui porte ses fruits et précise que Beauval Nature soutient d’autres programmes, notamment Help Congo en République du Congo. Et de rappeler que Beauval Nature vit de la générosité de donateurs et de parrains d’animaux de Beauval. Grâce à ses dons, elle peut ainsi redistribuer les fonds récoltés et co-financer les projets.
Si vous souhaitez contribuer à préserver la biodiversité, vous pouvez faire un don.
Les spectateurs ont donc pu voir une première version de ce film « Bornéo, la forêt miraculée » qui sera diffusé sur Arte dans quelques semaines. Restez connectés sur nos réseaux pour connaître la date.
Pour en savoir plus, découvrez notre podcast dans lequel Marc Ancrenaz nous raconte son engagement envers les orangs-outans, la passion qui l’anime au quotidien depuis 25 ans, et ses raisons d’espérer en matière de conservation de cette espèce.
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