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Une méthode non-invasive pour étudier les métabolites de la progestérone

Depuis plusieurs années, un dispositif déposé et développé par les laboratoires Biomérieux, mini VIDAS®, permet, à partir de sérums, de doser l’hormone indicatrice de la réceptivité des femelles à la fécondation, la progestérone. Son efficacité a déjà été prouvée chez l’humain, le cheval et le chien. Pour la première fois néanmoins, les équipes de Beauval Nature ont décidé de tester ce dispositif en utilisant des fèces de différentes espèces. Les résultats obtenus sont très prometteurs… Les excréments peuvent en effet être utilisés pour étudier le cycle ovarien car ils possèdent des métabolites, c’est-à-dire des résidus, de la progestérone.

Une avancée importante dans l’étude de la reproduction des mammifères

Testé sur les déjections d’okapis, de rhinocéros indiens, de rhinocéros blancs, de girafes réticulées, d’hippopotames, d’éléphants de savane africaine et de fourmiliers géants, les résultats de mini VIDAS® ont ensuite été comparés à ceux obtenus grâce aux techniques standards. Les profils hormonaux recueillis grâce aux deux méthodes sont similaires chez trois espèces, et encourageants chez les autres. Bien que de nouveaux tests soient nécessaires sur un plus grand nombre d’individus et d’espèces, il pourrait bien s’agir d’une avancée importante dans l’étude de la reproduction chez les mammifères de parcs zoologiques

Pouvoir suivre la reproduction plus précisément

Baptiste Mulot, directeur de la Recherche de Beauval Nature et responsable vétérinaire du ZooParc de Beauval, a supervisé cette recherche menée par Maxime Meunier. « Une des problématiques que nous avons en parc zoologique, c’est de suivre la reproduction des animaux. Suivre la reproduction, c’est déjà suivre les cycles, savoir si les femelles sont cyclées ou pas, si elles ovulent ou pas, et potentiellement si elles sont gestantes ou pas. Le suivi de cycles se fait par des dosages hormonaux et en particulier la progestérone », explique le directeur de la Recherche de Beauval Nature.

mise en contact d'okapis

Pas de prise de sang, pas d’anesthésie, et maintenant des résultats immédiats

Il y a des tests qui existent et qui sont très bien développés pour analyser la progestérone dans le sang. Cependant, il est obligatoire d’effectuer une prise de sang. Il est également possible de doser la progestérone dans l’urine mais cette dernière s’avère relativement difficile à récolter. Alors, les selles des animaux sont finalement le meilleur moyen. « Le sang, c’est compliqué parce qu’il faut que les animaux soient entraînés à la prise de sang. Il est préférable de réaliser un dosage qui soit non invasif et qui ne nécessite pas une anesthésie. Récolter l’urine n’est pas simple car parfois elle est dans les sols en terre, sur des surfaces en bois… Donc nous le faisons dans les selles. Auparavant, la seule possibilité était de faire des analyses à l’extérieur. Nous récoltions les fèces puis nous les congelions afin de les envoyer en Autriche une fois par mois, tous les deux ou trois mois. En termes de logistique, c’était un peu compliqué. De plus, nous n’avions pas les résultats instantanément. Il fallait attendre environ deux mois… À la clinique, nous avons un appareil, le mini VIDAS®, qui est développé à l’origine pour doser la progestérone dans le sang et uniquement dans le sang. Nous savons qu’elle fonctionne aussi sur l’urine car nous l’avons utilisé pour les pandas. C’est un investissement qui était nécessaire pour suivre la reproduction des pandas. Nous avons cet appareil depuis 2014. Il a déjà fait ses preuves », ajoute Baptiste Mulot.

8 mois de recherche pour une première !

Il fallait prouver scientifiquement que le mini VIDAS® est capable de doser la progestérone sur telle ou telle espèce. « C’est ce que nous avons fait avec Maxime pendant un premier stage de deux mois puis un deuxième stage de 6 mois. Nous avons montré que l’on pouvait doser la progestérone dans les selles grâce au mini VIDAS®. Cette première étude a prouvé que cela fonctionne », conclut le directeur de la Recherche de Beauval Nature. Affaire à suivre !

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