La pression sociale détermine les règles de conversation chez les Grands Singes
Récemment, les équipes de Beauval Nature (en collaboration avec l’université de Rennes et l’université de Lyon Saint-Etienne) ont permis de révéler que la communication chez nos cousins les gorilles, les chimpanzés, les bonobos et les orangs-outans n’avait rien à envier à la nôtre ! Des règles de langage, similaires aux nôtres, ont en effet été démontré chez les Grands Singes, prouvant que la communication est directement influencée par l’évolution des structures sociales.
Cette idée est renforcée par l’étude des différentes structures sociales ; chez les orangs-outans, le mode de vie est solitaire. Les mâles et les femelles ne cohabitent que sur de courtes périodes. La communication chez cette espèce est donc principalement composée d’appels isolés, et les interactions physiques sont peu nombreuses. Chez les trois autres espèces, la vie en communauté est prévalente ; la communication est donc plus structurée, et suit des règles bien établies.
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En revanche, la nature des échanges varie ; chez les chimpanzés – l’espèce au sein de laquelle on enregistre le plus de conflits – les débats peuvent sembler plus anarchiques, avec des vocalisations qui s’entrecoupent régulièrement. Chez les gorilles et les bonobos cependant, la prise de parole à tour de rôle est dominante, au même titre que chez l’espèce humaine, et nous montre à quel point nous sommes proches de nos cousins sauvages.
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Ces nouvelles découvertes nous permettent également de comprendre le développement du langage chez l’Homme. Le fait d’attendre son tour pour converser pourrait en effet être l’évolution du « toilettage mutuel » : à mesure que les individus se rassemblent pour former des groupes de plus en plus importants, il devient difficile de passer du temps avec l’ensemble de ses congénères, et encore moins de tous se toiletter… La complexification des échanges vocaux et le respect du temps de parole permettrait donc de pallier une difficulté.
Ces recherches mettent ainsi en évidence que des règles universelles de communication sont profondément enracinées dans la lignée des Grands Singes, et que les interactions vocales entre individus sont intrinsèquement liées à la structure sociale des espèces. Que nous réserve l’avenir à l’aube de ces nouvelles découvertes ? Une chose est certaine, le règne du vivant ne cessera jamais de nous émerveiller !
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