Disparition de Françoise Delord, 1 an déjà…
Le 3 décembre 2021 disparaissait une grande dame entièrement dévouée à la cause animale. Françoise Delord, fondatrice du ZooParc de Beauval, nous quittait laissant derrière elle un magnifique héritage : un des plus beaux zoos au monde établi au cœur du Loir-et-Cher. Fiers et conscients de l’œuvre magnifique créée par leur mère à force d’audace et de persévérance, ses enfants – Rodolphe et Delphine et sa belle-fille Sophie – poursuivent l’aventure travaillant sans relâche au bien-être animal, à l’embellissement du parc et à son implication dans la protection des espèces menacées. Cet anniversaire nous donne l’occasion de vous annoncer deux nouvelles très positives ! Toutes les deux en France mais à des milliers de kilomètres l’une de l’autre : chacune à sa façon lui rend un bel hommage…
En outre-mer, à 15 000 km de Beauval…
Tout d’abord, le ZooParc de Beauval fait un don exceptionnel de 100 000 € à l’association Beauval Nature pour la conservation des espèces menacées, dont 80 000 seront versés pour sauver le monarque de Fatu Hiva (Pomarea whitneyi), espèce au bord de l’extinction.
Devant l’urgence de la situation et en mémoire de Françoise Delord, Beauval Nature fait cette dotation exceptionnelle à la Ligue pour la Protection des Oiseaux qui mène de nombreux projets outre-mer et travaille avec la Société d’Ornithologie de Polynésie (SOP Manu). Rappelons que les oiseaux étaient la passion de Françoise Delord, point de départ de l’aventure extraordinaire Beauval !
Endémique de Polynésie française, ce monarque est l’un des oiseaux les plus menacés au monde. Il est classé en danger critique d’extinction (CR) sur la liste de l’UICN*. L’organisme l’a d’ailleurs placé sur la liste des 100 espèces les plus menacées de la planète. La situation est dramatique puisque le dernier recensement comptabilisait moins de 20 individus et seulement 4 couples reproducteurs actifs. Historiquement commune sur l’île de Fatu Hiva, l’espèce a été victime de la colonisation de son habitat par les rats introduits dans les années 1980. Ils ont également empêché toute reproduction du passereau. Autre fléau : les chats qui déciment les juvéniles. Aujourd’hui, en plus des prédateurs présents dans son aire de répartition, les jeunes monarques sont victimes de la malaria aviaire, maladie mortelle transmise par les moustiques.
Au bord de l’extinction, la survie de l’espèce repose sur les actions de conservation menées sur le terrain. Un faisceau d’actions est mis en place pour préserver l’espèce en encourageant la reproduction et en améliorant le taux de survie des jeunes. La SOP Manu réalise :
- La construction et l’aménagement des installations d’élevage sur l’île polynésienne
- Le développement des compétences en matière de prélèvement d’œufs, d’incubation artificielle, d’élevage à la main des poussins et de la gestion ex-situ de l’espèce
- Le lancement de la collecte d’œufs dans le milieu naturel et l’élevage des premiers jeunes : entre 9 et 12 jeunes monarques sont prévus lors des deux premières années
- La mise en place d’actions pour protéger l’espèce contre les prédateurs (campagnes de piégeage et de stérilisation) et les moustiques vecteurs de maladies.
Beauval Nature soutient donc ce programme et lui apporte ce concours financier exceptionnel. Les fonds versés permettront de financer la construction des installations d’élevage ainsi que la formation des acteurs de terrain.
Gageons que tous ces efforts permettront aux monarques d’être mieux protégés, de se reproduire dans un environnement sécurisé avant d’être relâchés en milieu naturel et éloigneront ainsi le risque d’extinction de cette espèce.
Si vous souhaitez nous aider à protéger des espèces menacées, vous pouvez faire un don à Beauval Nature. Les fonds récoltés seront reversés à l’un de nos programmes de conservation.
Et aux alentours du ZooParc
Mais revenons en métropole pour la seconde bonne nouvelle à vous annoncer : la création d’un centre de soins faune locale – Françoise Delord. Nommé ainsi en hommage à la fondatrice du ZooParc, ce centre est encore un symbole de l’engagement de Françoise Delord envers le monde animal. « Il nous tenait à cœur, à Delphine et moi, de créer un lieu de soins pour recueillir la faune locale blessée et l’aider à se rétablir rapidement. Notre mère aurait applaudi des deux mains à ce projet, bien évidemment ! » sourit Rodolphe Delord, directeur du ZooParc de Beauval.
Situé tout proche du ZooParc, ce centre ouvrira ses portes en avril 2023. Equipé d’une technologie de pointe (appareil de radiologie, échographe, endoscope et laser thérapeutique), il pourra recueillir simultanément 700 animaux. Grâce à la proximité avec le ZooParc et surtout à l’expertise de son équipe – 3 vétérinaires et 2 soigneurs animaliers -, cet espace dédié pourra soigner jusqu’à 5 000 animaux par an. Oiseaux, hérissons, amphibiens, petits mammifères… ils seront soignés et « remis sur pattes » dans la mesure du possible, avant d’être relâchés. Ce nouveau centre est l’un des plus grands de France. Il travaillera en coopération avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), son réseau régional et le réseau des Centres de Soins de la Faune Sauvage.
Ce soutien au monarque de Fatu Hiva et la création de ce centre de soins sont deux magnifiques initiatives dont aurait été fière Françoise Delord !
*Union Internationale pour la Conservation de la Nature