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La mangrove : un écosystème de carbone bleu à protéger à tout prix !

Aujourd’hui, c’est la Journée internationale pour la conservation de la mangrove. Une journée fondamentale pour mettre l’accent sur ce milieu naturel, particulier, présent dans 123 pays et territoires mais fortement fragilisé par différentes menaces. Réservoir extraordinaire de biodiversité, la mangrove fait l’objet d’attentions de la part de certains états, d’ONG et d’initiatives privées, conscients de l’enjeu à la préserver.

La mangrove fait partie des écosystèmes de carbone bleu, comme les marais salants et marécageux et herbiers marins. Pour l’UNESCO, « ce sont des écosystèmes côtiers hautement productifs qui sont particulièrement importants pour leur capacité à stocker le carbone dans les plantes et dans les sédiments en dessous, et sont donc considérés comme un élément clé des solutions fondées sur la nature au changement climatique. » Ces écosystèmes sont donc indispensables. Il faut tout faire pour les maintenir et enrayer leur déclin. Leurs caractéristiques sont essentielles pour l’équilibre des littoraux et la survie des milliers d’espèces animales et végétales qui y vivent. Ils se trouvent sur tous les continents sauf l’Antarctique et couvrent environ 49 millions d’hectares.

C’est quoi la mangrove ?

Intéressons-nous plus particulièrement à la mangrove, cette formation végétale constituée principalement de palétuviers qui fixent la vase par leurs racines. L’enchevêtrement et les entrelacs de ce système racinaire forment un formidable abri aux nombreuses espèces animales qui se reproduisent et vivent dans ce milieu. On trouve la mangrove sur les côtes des zones tropicales et subtropicales en Afrique, Asie, Amérique du Sud…

mangrove avec un tantale ibis

Grâce à ses nombreuses caractéristiques, la mangrove est considérée comme :

  • Un puissant filtre naturel de l’eau qui capte les polluants,
  • Un puits de carbone grâce à sa capacité à stocker le CO2 : un hectare de mangrove peut stocker 3 754 tonnes de carbone (l’équivalent des émissions de carbone de plus de 2 650 voitures pendant un an),*
  • Un rempart contre les intempéries (tempêtes, cyclones, tsunamis…) : une bande de mangrove de 500 mètres réduit la hauteur des vagues de 50 à 99%,*
  • Une protection du littoral contre l’élévation du niveau de la mer et l’érosion,
  • Un lieu de reproduction et de vie de nombreuses espèces animales et végétales,
  • Un garde-manger pour de nombreux mammifères et oiseaux.

Une disparation progressive de la mangrove…

Au cours des 30 dernières années, la mangrove aurait perdu plus de la moitié de sa surface à l’échelle mondiale. Elle subit la pollution et les pressions anthropiques : l’expansion de l’urbanisation, l’essor de l’aquaculture, la surexploitation du bois… Elle est également menacée par des phénomènes météorologiques de plus en plus violents, le réchauffement climatique et la montée des eaux.

Auto-régénération ou replantation : deux méthodes pratiquées

Différentes stratégies sont mises en place pour favoriser la mangrove : préserver l’existant ou replanter des végétaux. L’auto-régénération ou la plantation de jeunes palétuviers sont pratiquées en fonction de nombreux paramètres : choix de bonnes zones d’implantation, bonnes essences de palétuviers, éviter les couverts monospécifiques, concertation avec les acteurs locaux…

fleur de palétuvier

Fleur de palétuvier

En Afrique, plusieurs projets sont soutenus par Beauval Nature :

  • Au Sénégal, où la situation est préoccupante, l’association Oceanium Dakar s’est donnée pour mission, entre autres, de replanter des palétuviers en quantité. Ce sont malheureusement des milliers d’hectares qui ont été détruits à cause de sécheresses, de construction de routes empêchant la circulation de l’eau, des activités humaines et de l’exploitation du bois. À ce jour, plus de 100 millions de propagules ont été plantées à la main sur plus de 20 000 hectares. Une véritable prouesse impliquant les populations locales ! En 2022, Oceanium a pu reboiser 40 hectares avec la plantation de 2 essences de palétuviers (Avicennia et Rhizophora) en Casamance, collecter des graines auprès de particuliers, éduquer et sensibiliser les populations locales au maintien des milieux, etc. Ces actions ont pu être réalisées grâce au soutien de Beauval Nature, pour laquelle la préservation de la mangrove est un enjeu crucial. Oceanium participe aussi à la reforestation au Sénégal en participant au projet « Muraille Verte », une barrière naturelle de 7 600 kms visant à stopper l’avancée de la désertification dans de nombreux pays d’Afrique.
  • À Djibouti, l’association DECAN a récemment planté plus de 300 jeunes palétuviers en moins de deux mois dans la réserve naturelle de Douda. Dans cette région, les palétuviers jaunes (Avicennia marina) sont menacés à cause du surpâturage (perte des feuilles, piétinements), qui a entraîné la perte de 20% de la surface forestière en deux ans.

Si vous souhaitez contribuer à la préservation de la mangrove, ou de la biodiversité en général, vous pouvez soutenir l’un de nos programmes de conservation en faisant un don. L’argent récolté est intégralement reversé aux programmes que nous soutenons.

Le programme Oceanium

Le programme DECAN

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Crédit photos : Astrid Lebatteux – ©DECAN

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