Des félins fêtés aujourd’hui !

Aujourd’hui a lieu la Journée mondiale des jaguars (Panthera onca), le 3^ème plus gros félin sauvage, après le tigre et le lion. Instituée en 2019, cette journée permet de mettre en lumière cette espèce considérée comme « quasi-menacée » par l’UICN* et les actions de protection dont elle bénéficie notamment au Brésil et en Argentine. Des actions efficaces sont déployées dans les aires de répartition de l’espèce et montrent des signes encourageants ! Comme en témoigne cette vidéo des deux petits de Cacira, une femelle jaguar, suivie par l’association Projeto Onças do Iguaçu qui travaille dans le Parc National d’Iguaçu.

Le jaguar, un super prédateur

Mais faisons plus ample connaissance avec cet animal agile et athlétique dont le nom amérindien « yaguara » signifie « celui qui tue d’un bond ». Carnivore opportuniste, il fond sur ses proies variées et s’offre ainsi un régime alimentaire très diversifié : cervidés, singes, serpents, lapins, tamanoirs, caïmans, paresseux, ragondins, poissons, grenouilles… Chasseur crépusculaire, le jaguar chasse en général à l’aube ou au crépuscule se rapprochant patiemment de l’animal convoité et l’attaquant par surprise. Doté d’une mâchoire extrêmement puissante, il déploie une tactique bien à lui pour tuer : il plante ses crocs acérés dans le crâne de la victime pour atteindre et broyer le cerveau ou les cervicales pour la paralyser. C’est un super prédateur, c’est-à-dire qu’il se situe au sommet de la chaîne alimentaire et n’a donc pas de prédateur attitré.
Excellent nageur, le jaguar est aussi à l’aise dans l’eau que sur terre et dans les arbres. L’animal peut feuler, miauler, gémir, grogner et émettre une autre vocalise : le prusten. Cette vocalisation est un soufflement émis par les narines et provenant du larynx, elle est émise lors de rencontres positives entre congénères. L’animal arbore un beau pelage tacheté de rosettes ou ocelles noires. Chaque robe est unique, un peu comme nos empreintes digitales.

Des menaces toujours présentes

Endémiques d’Amérique du Sud et Amérique Centrale, les jaguars sont confrontés à plusieurs menaces menant au déclin des populations. L’UICN estime à environ 64 000 le nombre d’individus à l’état sauvage évoluant dans une aire de répartition réduite de moitié en quelques décennies. Les félins subissent la fragmentation de leur habitat (déforestation, augmentation des activités humaines), sont victimes de braconnage et sont confrontés à la multiplication des conflits Homme/animal. Lors d’attaque de bétail pour se nourrir, il n’est pas rare que les éleveurs de troupeaux les abattent. Même si le jaguar est protégé, l’espèce est loin d’être à l’abri.

Les actions de protection

Les jaguars font l’objet de programmes de protection au Brésil et en Argentine et notamment dans le Parc National d’Iguaçu, zone importante de la conservation de l’espèce. Beauval Nature soutient chaque année l’Institut Pró-Carnívoros qui coordonne plusieurs projets sur les carnivores en Amérique du Sud, dont le projet Jaguars d’Iguaçu.

Celui-ci s’articule autour de plusieurs axes pour mieux connaître et protéger les populations de félins :

• L’étude de l’écologie et de la biologie des jaguars. Plusieurs moyens technologiques sont utilisés afin d’étudier l’écologie et la biologie des jaguars. Par exemple, le recensement de l’espèce est effectué à l’aide de caméras-pièges. Des individus adultes sont suivis par collier GPS, comme le montre cette vidéo.

Voir la vidéo

• Le suivi des corridors en dehors du Parc National. Afin de documenter leur utilisation par les grands félins de la région, une surveillance des corridors situés à l’extérieur du Parc National s’effectue de façon pérenne.
• La distribution et l’installation de dispositifs anti-prédation. En 2022, les équipes du projet ont accompagné près de 100 propriétés situées dans 14 villes autour du Parc National d’Iguaçu. Plus de 70 dispositifs anti-prédation ont été fournis et installés : éclairages, alarmes, cloches et colliers lumineux, fusées de détresse, clôtures. Malheureusement, 31 cas de prédation sur des animaux domestiques ont été recensés en 2022 dans la région, dont 22 par des jaguars.
• La certification de propriétés « Amiga da Onça » (« Amie des jaguars »). Basée sur 7 critères, cette certification récompense les propriétés partenaires du programme, situées aux abords du Parc National d’Iguaçu. Cela permet d’impliquer des citoyens à la protection des jaguars et de l’environnement. Parmi les critères d’admission : soutien à la recherche et utilisation durable de l’environnement. Cette nouvelle ferme « Amie des jaguars » a notamment remplacé les produits chimiques par des engrais biologiques.

Des actions efficaces sont donc déployées dans les aires de répartition de l’espèce et montrent des signes encourageants !

Si vous souhaitez contribuer à la préservation des jaguars, vous pouvez soutenir ce programme de conservation en faisant un don. Par exemple, sachez que le soutien apporté par Beauval Nature a permis de couvrir intégralement le salaire de la coordinatrice du projet en 2021 et en 2022.

Je fais un don

Au ZooParc de Beauval, vous pouvez admirer Miguel et Laetitia, tous deux âgés de 18 ans. Le couple évolue au cœur du Bois des Fauves. Pour les reconnaître c’est facile : Laetitia arbore un pelage noir !

Je viens les voir

*UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Crédit image mise en avant : ©Emílio White