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Journée mondiale des orangs-outans : ceux de Bornéo « en danger critique » d’extinction

Ce vendredi 19 août, c’est la journée mondiale des plus grands mammifères arboricoles au monde : les orangs-outans. L’orang-outan de Bornéo est une espèce classée « en danger critique » d’extinction par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le 3e niveau le plus dangereux en termes de risques d’extinction après « Éteinte » et « Éteinte à l’état sauvage » sur la liste rouge de l’UICN qui compte 9 catégories au total.

En savoir plus sur les orangs-outans

Agissant pour la préservation de l’espèce, Beauval Nature soutient l’ONG (Organisation Non Gouvernementale) Hutan présente depuis 26 ans à Bornéo. Une association fondée en 1996 par la primatologue Isabelle Lackman et le vétérinaire de faune sauvage Marc Ancrenaz. L’objectif de ce programme ? Sauvegarder les espèces menacées à Bornéo tels que les orangs-outans, les calaos, les éléphants d’Asie…

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orang-outan à Beauval

Dans les 10 prochaines années, les orangs-outans pourraient disparaître…

Menacés par la réduction et la fragmentation de leur habitat, en raison de l’exploitation du bois et les plantations de palmiers à huile (pour la production d’huile de palme), ainsi que par le trafic illégal de jeunes animaux, les orangs-outans pourraient disparaître dans les 10 prochaines années. D’où l’importance capitale des missions de Hutan : le suivi quotidien de 25 orangs-outans afin de mieux connaitre leur mode de vie et l’écologie de l’espèce, l’étude de l’impact des plantations de palmiers à huile sur la survie des orangs-outans et des éléphants afin de rendre compatible l’exploitation industrielle avec la présence de ces animaux, le recensement de la biodiversité le long de la rivière Kinabatangan, l’éducation et la sensibilisation des populations locales et des industriels. Les fonds versés par Beauval Nature en 2021 (30 000 €) ont permis de financer les actions de suivi de la biodiversité sur le terrain. Au total, depuis 2009, 225 000 € ont été investis par Beauval Nature afin de participer, avec les équipes de Hutan, à la préservation de plusieurs espèces dont les orangs-outans et les éléphants asiatiques en Malaisie.

C’est d’autant plus important que l’orang-outan est une véritable « espèce-parapluie ». Cela signifie que sa protection et celle de son habitat bénéficie à l’immense biodiversité des forêts tropicales d’Indonésie.

Pour aider Hutan dans ses actions de préservation, soutenez Beauval Nature ! Vos dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66 % !

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Un voyage à Bornéo résumé magnifiquement en vidéo !

Delphine Delord, vice-présidente de l’association, était partie en 2018 à Bornéo afin d’observer, auprès du co-fondateur de Hutan Marc Ancrenaz l’avancée du programme et de participer à la construction de nids pour les calaos gravement menacés. Delphine Delord rappelle dans ce reportage que « Hutan est la première association que l’on a décidé de soutenir ».

Des super sociaux au grand pouvoir d’adaptation

Super sociaux ne signifie pas sociable ! Les orangs-outans sont des animaux solitaires. Dans la nature, ils vivent seuls. Ils se retrouvent uniquement pour l’accouplement ! Réputés pour leur grande autonomie, les orangs-outans ne sont pas des super héros mais des super sociaux ! Autrement dit, ils s’adaptent facilement à un nouvel environnement, dans des milieux naturels différents (forêt, savane, plaines agricoles…), dans les centres de réhabilitation ou les parcs zoologiques. « Ce que nous on montre, c’est que l’orang-outan va pouvoir s’adapter et survivre dans des paysages agricoles, il y a plein de gens qui ne veulent même pas l’entendre parce que pour eux l’orang-outan est une espèce qui vit dans les forêts. C’est vrai qu’il préfère vivre dans la forêt mais s’il n’a pas le choix, il va vivre ailleurs », explique Marc Ancrenaz. « Dans les centres de réhabilitation, même en parc zoologique, les orangs-outans sont super sociaux. En parc, ce sont les animaux qui utilisent le plus l’outil. Dans la forêt, ici à Bornéo, on les a vus utiliser l’outil une seule fois. Donc en forêt, ils n’ont pas besoin d’utiliser l’outil, ils ne le font pas. Tu les mets dans des conditions différentes, ils sont meilleurs que les chimpanzés pour la fabrication d’outils ! ».

C’est le cas des orangs-outans de Beauval qui impressionnent non seulement les visiteurs mais aussi les soigneurs par leurs capacités cognitives et leur facilité à construire des outils avec ce qu’ils trouvent : des bâtons, des petits cailloux… Afin de faire levier ou de chercher de la nourriture par exemple.

Manis, orang-outan

Manis

3 femelles et 1 mâle à admirer à Beauval : Christina, Manis, Sabah et Tigu

Au ZooParc de Beauval, dans la Serre Tropicale des Grands Singes ou sur l’île des orangs-outans, les visiteurs peuvent découvrir 3 femelles et un seul mâle, Tigu. Cela se prononce Tigou. Il est arrivé à Beauval récemment, le 1er juin 2022, en provenance du zoo de Sosto (Hongrie). Né le 31 mars 2004 au Burger’s Zoo d’Arnhem (Pays-Bas), Tigu a donc 18 ans ! Les 3 femelles sont Christina, Manis et sa fille Sabah. La plus jeune, Sabah, est la seule des 3 femelles à être née à Beauval, le 6 août 2015. Sabah vient donc d’avoir 7 ans.

À la page 196 de l’ouvrage Françoise Delord – Instinct – Témoignages (Beauval Editions), dont la vente (25 €) est entièrement reversée à l’association Beauval Nature, le lecteur découvre la fondatrice de Beauval et Manis sur une photo splendide légendée : « Sur l’île des orangs-outans, Manis, Mandy et moi. Manis, la maman de la petite Mandy, je l’avais connue toute petite lorsque je passais des heures avec Suka, Janah et elle-même. Manis m’avait alors parfaitement adoptée »..

Découvrir l’ouvrage de Françoise Delord

Les visiteurs l’ont aussi adopté depuis son arrivée à Beauval en 1993, il y a 29 ans ! « Manis est très intelligente. Elle bricole beaucoup. En tant que soigneurs, nous retrouvons souvent des petites surprises. Elle prend des bâtons pour aller chercher quelque chose dans un petit coin, pour faire levier à un endroit. Avec un petit caillou, elle va fabriquer quelque chose pour pouvoir aller chercher de la nourriture quelque part. Elle apprend tout ça à sa fille, Sabah. C’est au bonheur et au malheur des soigneurs car il arrive qu’elle casse des choses ! », raconte Manon, soigneuse des orangs-outans, des chimpanzés et des gorilles mâles. Et Christina, âgée de 36 ans, arrivée également à Beauval en 1993, quels sont ses traits de caractère ? « Elle est plan-plan, tranquille. Elle fait sa petite vie ! Elle aussi, comme Manis, est très intelligente. Elle adore attirer l’attention des soigneurs et souvent elle regarde les visiteurs qui la contemple à travers les vitres », décrit Manon.

Comment Tigu tente d’attirer l’attention des femelles ?

Les orangs-outans ont 2 espaces distincts à l’intérieur (près de 50 m² chacun) où ils passent la nuit : un enclos pour les femelles et l’autre pour le seul mâle. Tous les jours, les 4 représentants de l’espèce à Beauval ont accès à un espace extérieur, l’île des orangs-outans dont la dimension représente la moitié d’un terrain de football (1 hectare) soit environ 500 m². Mais attention, mâle et femelles ne sont pas encore en contact ! Tigu est très curieux envers les femelles qu’il peut voir mais ne pas approcher. Alors, pour attirer leur attention, il « proute », selon l’expression des soigneurs, c’est à dire qu’il fait des vocalises. Et parfois, lorsque les femelles ne réagissent pas, Tigu se prend des vents ! Tous les mâles orangs-outans font ça. Tigu n’est pas une exception, loin de là.

Dans la nature, les mâles dominants poussent des cris très puissants, pouvant être entendus à plus de 1 km à la ronde, afin de signaler leur présence sur un territoire notamment à l’attention des femelles des alentours.

banderole journée mondiale avec les orangs-outans

Participez à de nombreuses activités avec le service pédagogique du ZooParc !

À l’image des activités programmées lors des dernières journées mondiales, celle consacrée aux lions (10 août) et celle dédiée aux éléphants (12 août), les médiateurs et animateurs du service pédagogique du ZooParc de Beauval, vous attendent ce vendredi 19 août de 9h à 18h à la Maison Beauval Nature devant le bassin des manchots (à proximité de l’entrée sud).

Voici le programme :

  • Caractéristiques des orangs-outans : les visiteurs doivent reconstituer la carte d’identité de l’orang-outan en fonction de leurs différentes caractéristiques (physiques et comportementales).
  • Suis-je un grand singe ? Les visiteurs doivent, grâce aux différentes caractéristiques du groupe des primates, éliminer les photos des différents animaux pour ne garder plus que ceux qui font partie des grands singes (y compris l’humain !).
  • Reconnaissance des sons : différents cris d’animaux, les visiteurs doivent reconnaître les vocalises de l’orang-outan.
  • « Jungle speed » : au cours de duels type « Jungle speed », jeu d’observation et de rapidité, les participants doivent apprendre à reconnaître nos individus. Ils devront être attentifs aux détails car certaines photos se ressemblent.
  • Petit quiz sur l’espèce : venez tester vos connaissances sur les orangs-outans ! Quelle est l’origine de son nom ? Combien pèse-t-il ? Quelles sont les menaces pour l’espèce ?
  • « Monopoly » : le jeu a été adapté à la sauvegarde de cette espèce. Son but ? Eviter la déforestation et sauver l’espèce !
  • Conte à 15h30 : lecture d’un conte sur l’huile de palme afin de sensibiliser petits et grands à travers une petite histoire adaptée à tous.
  • Matériels pédagogiques à découvrir ! Crânes : gorille, orang-outan, gibbon. Empreintes orang-outan. Noix de palme. Silhouette d’orang-outan. Enrichissements prêtés par le secteur du parc. Emballages (avec marque cachée) pour demander à l’enfant s’il sait où regarder pour savoir s’il y a de l’huile de palme ou non. Leur montrer la partie étiquette « ingrédient » et leur faire lire !

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