4 gazelles de Mhorr, une nouveauté qu’on adore !
Pour la première fois dans l’histoire du ZooParc de Beauval, soit depuis plus de 40 ans, les visiteurs ont la possibilité d’admirer 4 gazelles de Mhorr au sein de la Savane Africaine. Elles ont pour nom Tova, Tingeling, Kyva et Yaro. Les deux premières sont arrivées en provenance du zoo de Kolmarden (Suède). La troisième a fait un voyage plus court, depuis le BioParc de Doué la Fontaine (49). Enfin, le seul mâle du groupe, Yaro, né le 18 octobre 2016 au Zoo de Rotterdam (Pays-Bas), était au Parc de Lunaret (34) à Montpellier depuis mars 2018 avant son arrivée à Beauval en 2023. Yaro a donc 7 ans. Les 3 femelles sont plus jeunes puisqu’elles sont nées en 2022 : le 10 janvier (Tingeling), le 8 mai (Kyva) et le 16 juin (Tova).
Le groupe s’acclimate merveilleusement à son nouvel environnement
« Les 4 gazelles de Mhorr sont logées dans la Maison des animaux de la Savane Africaine aux côtés des autruches, des zèbres, des rhinocéros blancs, des girafes, des gnous et des hippotragues. Visibles du public dans leur enclos intérieur ainsi qu’en pré-parc, elles vont sortir en plaine dès que toutes les conditions seront réunies », explique Arielle J., cheffe de secteur Plaine Africaine. Le mâle n’avait pas encore été en contact avec les femelles donc le groupe fait progressivement connaissance. Les deux dernières femelles sont arrivées le 9 février. « Durant la journée, tout le groupe vit ensemble et la nuit Yaro est séparé des femelles. De temps en temps, le mâle court après les femelles mais dans l’ensemble tout se passe bien ! Une des femelles est un peu plus curieuse et moins stressée que les 2 autres. Elle vient voir les soigneurs. Pour le moment, c’est un environnement que les gazelles ne connaissent pas donc il faut leur laisser le temps de découvrir les lieux. On leur apprend à aller en pré-parc et à faire des allers et retours pour qu’elles puissent bien reconnaître leur nouvel environnement. Et la prochaine étape sera la sortie dans la petite plaine en sable dans un premier temps avant d’aller en grande plaine avec les autres espèces : girafes, zèbres, rhinocéros blancs, autruches… », ajoute la cheffe de ce secteur animalier. Une nouvelle étape qui s’est très bien déroulée lundi 6 mars en début de matinée : les 4 gazelles ont effectué leur première sortie en petite plaine.
Et le lendemain, mardi 7 mars, un autre palier était franchi avec la découverte de la grande plaine pour Tova, Tingeling, Kyva et Yaro. Selon leurs soigneurs, qui avaient délimité l’espace avec des balises colorées pour qu’elles puissent bien les visualiser, elles n’étaient pas stressées et elles ont effectué des petits bonds dont elles ont le secret !
Autre preuve de leur bonne acclimatation : elles ont un bel appétit ! Les gazelles se nourrissent de la luzerne mise à disposition toute la journée par leurs soigneurs et de granulés donnés une fois par jour, le soir en général. Yaro, le mâle, affichait environ 60 kg sur la balance lors de sa dernière pesée. Tova et Tingeling pèsent quant à elles environ 35 kg (poids encore inconnu pour Kyva).
« En danger critique » d’extinction sur la liste rouge des espèces menacées
Très rapide à la course, la gazelle de Mohrr peut atteindre et maintenir une vitesse de 90 km/h sur de longues distances. Avec une longueur de 1,40 m à 1,70 m et une hauteur au garrot de 90 cm à 1,20 m, il s’agit de la plus grande espèce de gazelle au monde. Malheureusement, elle est également la plus menacée. La gazelle de Mhorr (Nanger dama mhorr) est une sous-espèce de la gazelle dama (Nanger dama) qui est classée « en danger critique » d’extinction sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Historiquement, l’espèce se rencontrait dans toute la zone englobant le Sahara et le Sahel mais elle n’occupe aujourd’hui plus qu’une partie très restreinte de son aire, répartie en petites populations fragmentées. Ces populations relictuelles se retrouvent au Mali, au Niger, au Tchad et peut-être encore en Algérie. Seulement 100 à 200 individus subsisteraient dans la nature selon les dernières estimations de l’UICN. Les menaces pesant sur l’espèce sont multiples : perte de l’habitat, chasse, compétition avec le bétail et désertification. La gazelle de Mhorr fait l’objet d’un EEP (Programme européen pour les espèces menacées), coordonné par l’Estacion Experimental de Zonas Aridas d’Almeira en Espagne.
Herbivore, la gazelle de Mhorr peut adopter la posture du gerenuk pour se nourrir
Herbivore, la gazelle de Mhorr se nourrit d’herbes, de feuilles d’acacias et d’arbustes, elle tire l’essentiel de ses besoins en eau de son alimentation et sait absorber le maximum de nutriments de la végétation pauvre en période de sécheresse. Afin d’atteindre des feuilles d’acacias plus hautes, elle est capable de se redresser sur ses pattes arrière à la manière du gerenuk, également appelé gazelle-girafe.
De magnifiques cornes en forme de S
La gazelle de Mhorr a le dessous du ventre blanc bien délimité, le cou est brun rougeâtre avec une tache blanche sous la gorge. Le front et le dos (à l’exception de l’arrière-train) sont également brun-rougeâtres, tout comme les pattes arrière et l’avant des membres antérieurs. Sur la face, de fines bandes noires vont des yeux aux commissures des lèvres. Les cornes sont en forme de S, elles s’inclinent vers l’arrière puis remontent vers le haut. Elles peuvent atteindre 43 cm de long. Elles sont présentes chez les deux sexes mais sont plus grandes et plus développées chez les mâles, qui sont également plus grands et imposants que les femelles.
Reproduction : des mâles territoriaux, cracheurs et ronfleurs
La saison de reproduction a lieu de mars à juin. C’est durant cette période de l’année que les mâles deviennent territoriaux c’est-à-dire qu’ils délimitent leur territoire avec différents marquages olfactifs (excréments et glandes), tentent d’y rassembler un maximum de femelles et d’y chasser tout rival potentiel. Des combats à coup de cornes peuvent parfois avoir lieu. Le mâle courtise la femelle en galopant et bondissant autour d’elle. Il la suit dans ses déplacements la tête levée et peut même avoir recours à des crachats ou des ronflements pour attirer l’attention d’une femelle. Pour indiquer qu’elle est prête à s’accoupler, la femelle marche souvent en rond en effectuant des virages serrés tout en relevant la queue. Un seul jeune naît après 5 à 6 mois de gestation. La femelle met bas à l’écart du troupeau, qu’elle rejoint au bout de quelques jours quand son petit peut la suivre. Il est sevré à 6 mois, et la maturité sexuelle est atteinte vers 1 an pour les femelles contre 1 an et demi à 2 ans pour les mâles. En parcs zoologiques, la reproduction a été observée tout au long de l’année, les femelles ayant un cycle compris entre 16 et 22 jours.
Vous aussi, vous allez les adorer !
L’arrivée de ces 4 gazelles de Mhorr vous a donné envie de venir au ZooParc de Beauval pour les admirer ? Vous avez bien raison ! Vous allez les adorer. Et il y a tant de territoires à découvrir, de continents à traverser et d’animaux pour s’émerveiller !