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Un couple de takins dorés à Beauval, une nouveauté en or !

Un couple de takins dorés à Beauval, une nouveauté en or !

Bienvenue à la femelle, Daye, arrivée le 15 mai en fin de matinée et au mâle, Hao, le lendemain matin ! Ces 2 takins dorés sont issus de 2 zoos européens puisque Daye provient du zoo de Liberec (République tchèque), son lieu de naissance, le 20 février 2022, et Hao est quant à lui originaire du zoo de Berlin (Allemagne) où il est né le 21 juillet 2022.

Depuis 2011 et l’ouverture du territoire Les Hauteurs de Chine, le ZooParc de Beauval héberge des takins de Mishmi (Budorcas taxicolor taxicolor), sous-espèce vivant dans le sud-ouest de la Chine, le Bhoutan et les régions frontalières de l’Inde et du Myanmar. Le couple de takins dorés sera bientôt placé en mixité avec les 2 femelles takins de Mishmi hébergées à Beauval, Pina (8 ans) et Colada (5 ans), la première étant née au Parc de la Haute Touche (France) et la deuxième au zoo de Munich (Allemagne). Aucun risque d’hybridation puisque les 2 femelles takins de Mishmi ont un implant contraceptif et ne peuvent donc pas se reproduire. À contrario, c’est un bel espoir pour la conservation des takins dorés (Budorcas taxicolor bedfordi), sous-espèce classée « En danger » sur la Liste rouge de l’UICN (Union pour la Conservation de la Nature), Daye et Hao formant un couple reproducteur qui, espérons-le, donnera des petits !

Une première sortie en plaine couronnée de succès

Après plusieurs jours à découvrir leur nouvelle « maison » (box et pré-parc), en étant non visibles du public, les takins dorés ont effectué leur première sortie en plaine vendredi 24 mai, tranquillement et uniquement tous les deux. Une première étape qui durera quelques jours avant une alternance entre takins dorés et takins de Mishmi puis, in fine, la mixité ! Sans oublier les 2 grues du Japon, La belle (la femelle) et La bête (le mâle) qui pourront cohabiter avec les 4 takins.

Je découvre le territoire

Je viens les voir

Une substance huileuse protège le takin doré de l’humidité

Le takin doré est l’une des 4 sous-espèces de takin (parfois considérées comme 4 espèces distinctes, statuts toujours discutés). Il se distingue par sa toison blanche ou blanc cassé tirant sur le blond doré, en particulier sur le cou et la poitrine des mâles adultes. La teinte blonde est plus foncée chez les mâles et crémeuse chez les femelles. Des poils plus foncés sont présents sur les genoux, jarrets et au bout de la queue. Comme les autres takins, il possède un corps bien charpenté, adapté à la montagne. Sa peau sécrète une substance huileuse le protégeant de l’humidité. Il est doté d’un gros museau avec de grands sinus qui réchauffent l’air froid, de larges sabots et de longs ergots pour escalader les reliefs escarpés. Mâles et femelles portent des cornes de 45 à 58 cm qui s’incurvent vers l’arrière puis vers le haut. Les mâles sont plus massifs que les femelles et ont des cornes plus développées.

Un couple de takins dorés à Beauval, une nouveauté en or !

En premier plan : takin doré. En second plan : takin de Mishmi

Des réserves naturelles créées en Chine pour préserver le takin doré

Les principales menaces pour le takin doré sont la perte et la fragmentation de son habitat, le braconnage et le dérangement par les activités humaines. En Chine, toutes les sous-espèces de takin sont protégées depuis la loi nationale de protection de la nature promulguée en 1988. Dans la province du Shaanxi, 14 réserves naturelles ont été créées pour la protection du takin doré et de son habitat. Des interdictions d’exploitations forestières dans les zones de présence ont également été mises en place à la fin des années 1990. Grâce à ces mesures de conservation, les populations ainsi que son aire de répartition semblent avoir augmenté ces dernières années. Également, les forêts des Monts Qinling représentent l’unique habitat du panda de Qinling (Ailuropoda melanoleuca qinlingensis), la plus rare des deux sous-espèces du panda géant. Véritable « espèce parapluie », sa protection et celle de son habitat ont pu bénéficier aux populations du takin doré qui partagent le même biotope. Le takin doré bénéficie d’un programme ex situ de l’EAZA* mis en place pour l’espèce dans les parcs zoologiques européens, actuellement coordonné par le Parc Animalier d’Auvergne.

Une belle agilité malgré son poids

Il peut atteindre les 350 kg ! Pourtant, le takin doré est parfaitement adapté à la vie en montagne grâce aux larges onglons de ses sabots, lui permettant de se déplacer sur les terrains accidentés. Il se déplace lentement mais peut sauter avec agilité de rocher en rocher. Le takin doré se nourrit d’une grande diversité de végétaux (163 espèces recensées) incluant graminées, pousses de bambous, plantes fourragères et feuilles d’arbres et d’arbustes. Il est capable d’atteindre des feuilles à 2,50 m au-dessus du sol en se redressant sur les pattes arrière. Il est également assez puissant pour faire craquer un tronc de petite taille en appuyant à l’aide de sa poitrine et de ses pattes avant.

Un takin légendaire

La fourrure laineuse du takin doré serait à l’origine de la légende grecque de Chrysomallos, bélier ailé à la fourrure dorée offert par les dieux aux habitants de la cité d’Iolcos. Il fut sacrifié en l’honneur de Zeus et sa fourrure emportée dans la lointaine Colchide (actuel Caucase). Jason, héritier du trône d’Iolcos et les Argonautes partirent alors pour un long périple à la recherche de la fameuse « toison d’or ».

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