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Les zoos français réitèrent leur opposition aux chasses « traditionnelles »

Avec la réouverture de la saison de la chasse, l’Association des Parcs Zoologiques de France a tenu à répéter sa position sur de nombreux modes de chasse dites “traditionnelles”, principalement dirigées contre les oiseaux, qui sont autant de désastres pour la santé de la biodiversité française. Le ZooParc de Beauval, comme de nombreux autres parcs se rallie derrière cette position. C’est pourquoi nous diffusons ci-dessous le communiqué de presse de l’AFdPZ :

“Alors que la Commission européenne a adressé en juillet un avertissement très clair à la France qui « autorise des pratiques de chasse non sélectives, comme la chasse à la glu et au filet, qui ne sont pas conformes aux exigences de la directive sur les oiseaux », le gouvernement vient de publier 11 arrêtés qui renouvellent l’autorisation de ces pratiques. L’Association Française des Parcs Zoologiques (AFdPZ) condamne cette politique et soutient l’action des ONG qui la dénoncent.

Le Ministère de la Transition écologique vient de publier une série d’arrêtés qui autorisent à nouveau, pour la saison 2019-2020, la pratique de la chasse à la glu, au filet ou à la matole, en fixant des quotas certes équivalents à ceux de la saison précédente, mais bien supérieurs à la réalité des prises déclarées en 2018-2019. 42 500 grives et merles noirs pourront être piégés par cette méthode dans 5 départements de la région Paca.

En outre, 106 500 alouettes des champs (une espèce qui a perdu 30% de ses effectifs en 15 ans) pourront être attrapées à l’aide de pantes (grands filets horizontaux) ou de matoles (petites cages tombantes) dans le sud-ouest, et 5 800 grives et merles noirs, 1 200 vanneaux huppés et 30 pluviers dorés pourront être capturés au moyen de filets ou de collets par les adeptes de la tenderie dans le département des Ardennes.

Le piégeage à la glu consiste à enduire des branches d’un liquide visqueux qui piège l’oiseau venu s’y poser. Les oiseaux capturés subissent des dommages irréparables : plumes arrachées, articulations démises en se débattant, intoxication par les diluants, stress… comme en témoignent plusieurs rapports vétérinaires. En outre, comme l’indique la Commission européenne, cette méthode n’est pas sélective : elle touche aussi des oiseaux protégés. Même s’ils sont relâchés, leurs chances de survie sont faibles en raison des blessures infligées.

L’AFdPZ rappelle que dans une décision du 9 décembre 2004, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait condamné l’Espagne pour avoir autorisé la chasse à la glu sur son territoire. La Cour relevait alors que « la chasse aux grives au moyen de gluaux telle qu’organisée sur le territoire de la Communauté́ de Valence ne permet pas d’éviter la capture d’oiseaux autres que des grives », ce qui contrevient aux dispositions de la directive européenne du 2 avril 1979.

« Nous participons activement au groupe de travail sur le bien-être animal mis en place par le Ministère de la Transition écologique. Et simultanément, ce ministère autorise des pratiques barbares qui vont à l’encontre des objectifs qui nous sont assignés », dénonce Rodolphe Delord, le Président de l’AFdPZ. Il avait déjà adressé en début d’année un courrier au Ministre de la Transition écologique (François de Rugy) pour rappeler la condamnation par les zoos français de la chasse à la glu, qui inflige des souffrances inutiles aux oiseaux.

L’AFdPZ soutient les actions des ONG dirigées contre ces arrêtés. Elle se réjouit de la décision du Conseil d’Etat, saisi par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui a suspendu le 26 août l’autorisation de chasse de 6 000 courlis cendrés (espèce menacée) et espère que la décision attendue sur l’autorisation de chasser 18 000 tourterelles des bois ira dans le même sens.”

Crédit Photo © CABS

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