Congrès de la Nature à Beauval : l’UICN liste ses avancées !
Le Comité français de l’UICN (Union Nationale pour la Conservation de la Nature) a 30 ans. Il a été créé en 1992 avec ses organismes membres et ses commissions d’experts : sauvegarde des espèces, aires protégées, droit et politiques environnementales, gestion des écosystèmes et éducation & communication. Le Congrès français de la Nature est un peu plus jeune puisque sa première édition remonte à l’an 2000 !
Le ZooParc de Beauval accueille ce lundi 10 et mardi 11 octobre, pour la première fois, le Congrès de la nature du Comité français de l’UICN (Union Nationale pour la Conservation de la Nature) au sein de l’hôtel Les Pagodes de Beauval. Rodolphe, Delphine et Sophie Delord, directeurs du ZooParc de Beauval, et Maud Lelièvre, Présidente du Comité français de l’UICN, ont reçu Bérangère Couillard, Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de l’Écologie, aux côtés de nombreux élus et officiels, de partenaires et d’experts de l’UICN. Beauval Nature, l’association du ZooParc, est l’un des nombreux partenaires du comité français de l’UICN.
« Rendre la biodiversité concrète et mesurable, incontournable et désirable »
Un congrès officiellement ouvert ce mardi 11 octobre, salle Beijing, par Maud Lelièvre, présidente du Comité français de l’UICN : « Je suis très heureuse d’ouvrir aujourd’hui à Beauval notre Congrès français de la nature 2022. Je remercie tout particulièrement Rodolphe Delord, toute l’équipe du Comité français et du ZooParc de Beauval qui ont contribué à faire de ce congrès une réussite. Hier, nous étions réunis pour fêter les 30 ans du Comité français alors je pourrais commencer par vous dresser les mérites du Comité français mais aussi nos travaux depuis 30 ans. 30 ans de politique publique, 30 ans de décrets, de lois et d’ordonnances, près de 40, la création d’agences… Ce que j’aimerai mettre en avant ce matin, c’est la réussite de l’UICN, les valeurs de l’UICN : la richesse des hommes et des femmes qui la composent, qui s’engagent, le plus souvent bénévolement, pour créer des outils de connaissance scientifiques, pour créer des outils efficaces et incontestés dans le monde entier, pour rendre la biodiversité concrète et mesurable, incontournable et désirable », a déclaré en préambule la Présidente du Comité français de l’UICN.
Des victoires pour la biodiversité
Un an après le Congrès mondial à Marseille, Maud Lelièvre s’est réjouie du travail accompli. « C’est grâce à vous, grâce à vous tous, grâce à votre mobilisation essentielle de tous les jours que nous avons obtenu des résultats concrets. C’est grâce à vous que notre contribution pour accélérer l’agenda international sur des questions clés pour l’humanité a été entendu, en participant aux rencontres internationales depuis le Congrès de Marseille comme la COP15 pour la biodiversité, la COP26 sur le climat à Glasgow, le One Océan Summit à Brest, le Forum mondial de l’eau à Dakar… la Conférence de l’ONU sur les océans à Lisbonne, nous avons fait avancer ces sujets, sujets que nous avons obtenus et fait voter au Congrès mondial et auxquels nous avons obtenu des victoires. Nous avons amplifié l’effort de protection des forêts pour faire mentir Chateaubriand qui disait que les forêts précèdent les hommes et les déserts les suivent », a poursuivi Maud Lelièvre.
Le trafic des espèces sauvages à l’Assemblée nationale
Elle a aussi rappelé l’un des succès du comité français : le fait que l’Assemblée nationale se soit emparée de la question du trafic des espèces sauvages. « Nous avons fait du sujet trafic des espèces sauvages un sujet politique et je me réjouis que l’Assemblée nationale ait décidé de créer un groupe d’étude sur cette question après le dépôt de nombreuses questions écrites et de propositions de lois de parlementaires. Plus nous sommes présents à ces moments clés, plus nous accélérons nos actions de préservation de la biodiversité. Le réseau francophone, enfin, dont je salue le co-président Mamadou Diallo, conseiller honoraire de l’UICN, qui nous fait le plaisir d’être ici aujourd’hui et qui donne à notre comité français une envergure internationale, réseau francophone qui est essentiel pour parvenir à notre objectif de 30 % d’aires protégées à l’horizon 2030 dont 10 % de protection forte. »
Le rappel des grands enjeux par Bruno Oberle
Dans un message vidéo adressé aux congressistes, Bruno Oberle, Directeur Général au niveau mondial de l’UICN, a rappelé les grands enjeux de conservation de la nature, notamment la restauration des écosystèmes et la conservation des espèces. « Restaurer les écosystèmes dégradés en s’inspirant des principes de la décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, accélérer la conservation des espèces grâce à un plan d’action mondial pour les espèces, augmenter les ressources financières afin de financer les actions en faveur de la biodiversité, de mobiliser des fonds privés et d’améliorer la mobilisation des ressources nationales », a ainsi déclaré Bruno Oberle.
Une visioconférence avec Erik Orsenna
Erik Orsenna, Membre de l’Académie Française et Président d’Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves, en visioconférence en raison d’un Covid contracté, a distillé quelques chiffres clés aux congressistes : « Sans ressource d’eau, il n’y a pas d’existence. 4 milliards d’êtres humains vivent en été de pénurie régulière d’eau. 3 milliards ne peuvent pas avoir ces gestes de santé évidente comme se laver les mains régulièrement. 80 % des eaux sont rejetées dans les fleuves sans être traitées. Il y a un besoin accru chaque année d’eau de 1 % par an. Ce qui veut dire qu’en 2050, il faudra trouver plus de 20 % d’eau. L’eau est très inégalement répartie puisque par exemple l’Afrique qui représente 60 % de la population mondiale, il y a seulement 30 % de l’eau. Nous n’avons plus de climats modérés et tempérés. Pourquoi nous avons créé cette initiative pour l’avenir des Grands Fleuves, parce que l’eau est la première des matières premières, les fleuves et les rivières sont des êtres vivants. Les eaux des rivières et des fleuves sont elles aussi des espèces menacées ».
La Liste rouge des espèces menacées, c’est aussi l’UICN
La Liste rouge de l’UICN constitue l’inventaire mondial le plus complet de l’état de conservation global des espèces végétales et animales. Elle s’appuie sur une série de critères précis pour évaluer le risque d’extinction de milliers d’espèces et de sous-espèces. Ces critères s’appliquent à toutes les espèces et à toutes les parties du monde. Fondée sur une solide base scientifique, la Liste rouge de l’UICN est reconnue comme l’outil de référence le plus fiable pour connaître le niveau des menaces pesant sur la diversité biologique spécifique. Sur la base d’une information précise sur les espèces menacées, son but essentiel est d’identifier les priorités d’action, de mobiliser l’attention du public et des responsables politiques sur l’urgence et l’étendue des problèmes de conservation, et d’inciter tous les acteurs à agir en vue de limiter le taux d’extinction des espèces.
En 2022, dans la dernière édition de la Liste rouge mondiale, 41 459 sont classées menacées sur les 147 517 espèces étudiées. Parmi ces espèces, 41 % des amphibiens, 13 % des oiseaux et 27 % des mammifères sont menacés d’extinction. C’est également le cas pour 37 % des requins et raies, 33 % des coraux constructeurs de récifs et 34 % des conifères.
Dans cet état des lieux, la France figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées : au total, 1 983 espèces menacées au niveau mondial sont présentes sur son territoire, en métropole et en outre-mer.
Découvrez Sophie sort sa science… à l’UICN !
Evidemment, Sophie ne pouvait pas manquer ce congrès ! En moins de 4 minutes, notre Sophie décrypte avec brio cette fameuse Liste rouge de l’UICN. Un bel éclairage, clair, net et précis !
Retrouvez la vidéo explicative de Delphine et Rodolphe Delord
Lundi 10 octobre, jour d’arrivée des congressistes, Delphine et Rodolphe Delord ont inauguré le cycle des vidéos en expliquant ce qu’est l’UICN, quels sont les enjeux du Congrès français de la nature. C’est drôle et instructif !
Visionnez notre vidéo de Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie
Bérangère Couillard, Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de l’Écologie, a salué lors de sa venue à Beauval mardi 11 octobre le rôle des parcs zoologiques pour la préservation de la biodiversité et la conservation des espèces.