L’importance des zones humides et leur disparition
Beauval Nature s’engage aux côtés de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL Centre), à préserver les zones humides en Sologne, avec au cœur des aménagements une espèce menacée localement : le Pélobate brun.
Depuis le début de l’ère industrielle il y a plus de deux siècles, les activités humaines ont engendré un bouleversement des écosystèmes et des fonctionnements naturels de la planète. Les émissions de gaz à effet de serre sont en augmentation constante, la destruction des biomes progresse, et la température globale sur Terre s’est élevée de plus d’un degré par rapport à la période préindustrielle. Cela n’est pas sans conséquence : les phénomènes naturels tels que les inondations, les sécheresses ou encore les tempêtes se produisent de plus en plus fréquemment, tout en étant de plus en plus violents focus sur les mécanismes naturels qui contrecarrent ces changements.
30% des émissions de carbone engendrées par les activités humaines sont absorbés par les écosystèmes
Pourtant, la nature lutte contre ces effets, en absorbant notamment une partie du dioxyde de carbone atmosphérique. Les écosystèmes terrestres ont absorbé 30% des émissions de carbone engendrées par les activités humaines telles que la combustion de ressources fossiles, atténuant ainsi une partie de ce changement. L’action des plantes grâce à la photosynthèse est l’une des clefs de ce ralentissement, qu’il s’agisse des forêts continentales ou tropicales, des steppes ou mêmes des algues qui évoluent dans les océans. Il existe également un autre type de milieux, peu représenté, qui est responsable d’une partie conséquente du stockage de carbone dans les sols : il s’agit des zones humides, dont font partie les marais, les mares naturelles, les tourbières, les forêts humides ou encore les estuaires, les mangroves et les lagunes.
Plus de 40% des espèces de la planète vivent ou se reproduisent dans les zones humides
Les tourbières par exemple ne recouvrent actuellement que 3% de la surface totale de la Terre, mais participent deux fois plus au stockage du carbone que les forêts. Souvent oubliées, voire détruites au profit du développement urbain, les zones humides sont pourtant essentielles : elles servent de tampons en limitant les dégâts des inondations de fleuves, atténuent les effets des sécheresses, et fournissent l’eau utilisée quotidiennement par les populations humaines pour les activités économiques et agricoles. Plus de 40% des espèces de la planète vivent ou se reproduisent dans les zones humides. Malheureusement, au cours des deux siècles précédents, 90% des zones humides ont été détruites, dont 35% lors des cinquante dernières années. La vitesse de leur disparition est trois fois supérieure à celle des forêts tropicales.
Les raisons à leur disparition sont multiples : surexploitation entrainant leur asséchement, remblaiement car considérées peu esthétiques, destruction pour occuper l’espace, ou encore pollution à cause de nombreux déchets agricoles et produits chimiques qui y sont versés. L’introduction d’espèces exotiques envahissantes représente aussi un problème majeur à la stabilité des zones humides, car celles-ci fragilisent le fonctionnent de ces écosystèmes déjà malmenés. Non-seulement ces milieux sont détruits, mais cette destruction frappe l’ensemble des espèces qui ont besoin d’eux, et dont les êtres humains font partie. Si ces écosystèmes venaient à disparaitre complétement, des effets encore plus dévastateurs liés au changement climatique se feraient ressentir à une échelle mondiale.
Beauval Nature engagée aux côtés de la DREAL Centre
En France, selon l’Office Français de la Biodiversité (OFB), 50% des zones humides du pays ont été détruites entre 1960 et 1990, et leur dégradation, bien qu’elle ait ralenti, se poursuit aujourd’hui. Pour lutter néanmoins contre l’aggravation de cette situation, des mesures sont mises en place, avec notamment des suivis biologiques et des campagnes nationales de sensibilisation. Face à cette problématique, Beauval Nature s’engage depuis plusieurs années, aux côtés de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL Centre), à préserver ces écosystèmes en Sologne, avec au cœur des aménagements une espèce incontournable des herpétologues : le Pélobate brun. Ce crapaud rare – en danger d’extinction en France – et discret fait partie des espèces les plus impactées par la dégradation des zones humides en Europe, car son cycle de développement et de reproduction en dépend directement. Le travail de Beauval Nature sur le Pélobate brun se fait à l’échelle régionale, en animant le plan régional d’actions. Cela se fait également par la recherche des financements nécessaires à l’amélioration de l’habitat naturel de cet animal, et l’amélioration des connaissances scientifiques sur cette espèce.
En savoir plus sur le programme des pélobates bruns
Pour venir en aide aux animaux qui, comme le Pélobate brun, subissent les conséquences de la destruction des zones humides, Beauval Nature et le Conseil Départemental du Loiret ont pour objectif, en 2024, de construire plusieurs passages à petite faune sous une route départementale. Ce projet, estimé à plus de 400 000 euros, permettra de lutter contre la fragmentation de l’habitat de nombreuses espèces d’amphibiens, de reptiles et de mammifères, et de leur offrir des alternatives sans danger lors de leurs migrations annuelles. Il s’inscrit également dans une mission plus large pour une meilleure gestion des zones humides.
Si vous aussi vous souhaitez participer à la conservation des espèces et des milieux menacés, vous pouvez faire un don à Beauval Nature en cliquant ici. Et pour suivre les avancées de nos nombreux projets, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux : sur Facebook et Instagram.