Une vie de passions
« On ne peut vaincre sa destinée » Racine, Phèdre.
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C’est avec une immense tristesse que nous vous annonçons la mort de Françoise Delord, fondatrice du ZooParc de Beauval.
Femme passionnée, dotée d’une énergie et d’une volonté hors du commun, mais surtout grande amoureuse des animaux, Françoise a construit un des plus beaux zoos du monde… Partageons quelques instants de vie…
Passions…
La passion, fil conducteur absolu de la vie de Françoise Delord. Passion pour les oiseaux, passion pour les animaux, passion pour le théâtre…
À bout de bras, avec ténacité, instinct, amour, elle déplace les montagnes et construit un des plus beaux zoos du monde. Quelle aventure !
Dès son enfance, bercée d’alexandrins et de quatrains, elle se met à déclamer Phèdre et Andromaque et décide qu’elle fera carrière à la Comédie Française. Un rêve déjà à sa mesure, c’est-à-dire démesuré ! Elle passe son bac en seconde pour aller plus vite, monte à Paris, intègre le prestigieux conservatoire d’art dramatique… et finalement, se passionne pour le music-hall et rencontre Brel, Piaf, Léo Ferré, Juliette Gréco et celui qui devient un ami, Georges Brassens.
Deux oiseaux, reçus en cadeau, lui font quitter le monde du spectacle. Elle en remplit son appartement parisien, se spécialise et devient ornithologue, écrit deux livres sur le sujet et décide finalement d’emmener oiseaux, enfants et mari à la campagne pour installer tout son petit monde au large et ouvrir un parc au public.
Chose faite en 1980 : le Parc de Beauval ouvre ses portes. Françoise se bat, contre les banques, contre ses amis qui lui donnent des conseils qu’elle ne suit pas, contre vents et marées… Dix ans plus tard, elle décide d’ouvrir son cœur encore plus, accueille ses premiers fauves et singes et se passionne pour la conservation des espèces menacées : le ZooParc est né !
« L’amour, toujours, n’attend pas la raison » Racine, Britannicus.
Sensible aux animaux depuis l’enfance, elle développe à leur contact une relation très particulière et très intense.
Il faut se souvenir de Françoise fondant d’amour pour ses animaux, passant ses nuits à leur chevet si d’aventure l’un d’eux était malade, donnant le biberon aux petits rejetés par leurs mères. Françoise amoureuse de son bébé hyène, d’un serval ou de sa première panthère « Leopardo », parcourant inlassablement les allées de Beauval, ayant l’œil à tout, un mot pour chacun, ramassant chaque papier qui traîne (et l’on voit sourire tous ceux qui l’ont connue…), montant sur des échelles pour construire des volières… Françoise et ses intuitions géniales : serres tropicales gigantesques de l’époque, spectacles d’otaries et d’oiseaux qui lui permettaient de faire passer tant de messages de protection, installations novatrices dont elle ira puiser les idées dans tous les zoos du monde, voyageant inlassablement et surtout, portant toujours plus haut et fort son message d’amour des animaux et de volonté de protection.
Ne jamais abandonner, aller plus haut, plus fort, continuer envers et contre tous : y croire, y croire passionnément et aimer. Voilà, c’était Françoise.
Aujourd’hui, Beauvaliennes et Beauvaliens, nous pleurons sa disparition. Une grande dame est passée.
Mais, nous sommes fiers de son héritage et continuerons son œuvre, avec engagement, avec passion, avec foi.
Un lieu de recueillement sera mis à disposition les 8 et 9 décembre, à l’entrée sud du ZooParc.
La cérémonie religieuse sera célébrée le 10 décembre à 15 heures, en l’église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher).
Les dons à l’Association Beauval Nature sont préférés aux fleurs et couronnes pour poursuivre l’action entreprise par Françoise Delord.
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » Mark Twain