Les « jardiniers de la forêt » à l’honneur !
Oui, c’est la Journée internationale des tapirs aujourd’hui ! Intéressons-nous à cet animal qualifié parfois de « fossile vivant », car c’est l’un des mammifères les plus primitifs du globe. Déjà présente il y a plus de 20 millions d’années, l’espèce n’a pratiquement pas évolué !
En savoir plus sur le tapir terrestre
Il existe cinq espèces de tapirs dans le monde. Quatre vivent sur le continent américain : le tapir terrestre, le tapir de Baird, le tapir des montagnes, le tapir de Kabomani et une en Asie : le tapir malais. Selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le tapir terrestre est classé « vulnérable » alors que 3 des 4 autres espèces sont classées « en danger » d’extinction dans la nature. Le tapir de Kabomani n’est pas évalué par l’UICN.
Au ZooParc de Beauval, vous pouvez voir 2 tapirs terrestres : Obie et Mely, la petite dernière arrivée en novembre 2023, vivant dans la Pampa Sud-Américaine, ainsi que Tioman et Utari, deux tapirs malais évoluant séparément dans la Plaine Asiatique et… leur bébé qui vient de naître dans la nuit du 24 au 25 avril ! Une magnifique nouvelle que nous avons le plaisir de vous partager. Le petit arbore un beau pelage brun-noir parsemé de taches blanches. On vous donne de plus amples nouvelles très bientôt !
Mais partons outre-Atlantique, plus précisément au Brésil, où les tapirs terrestres font l’objet d’un vaste programme de conservation coordonné par l’IPÊ (Instituto de Pesquisas Ecológicas) et soutenu par Beauval Nature depuis plusieurs années.
En effet, les menaces qui pèsent sur ces mammifères sont nombreuses : la déforestation, l’orpaillage (dégradation de leur habitat), la chasse (pour leur cuir épais et leur viande), les collisions mortelles sur les routes, la pollution de l’habitat via les pesticides et les métaux… L’espèce se voit en outre pénalisée par une reproduction lente, une femelle donnant naissance à un petit tous les deux ans en moyenne.
Afin d’enrayer le déclin de l’espèce, l’IPÊ travaille dans différentes régions du Brésil : Forêt Atlantique, Pantanal, Cerrado, Amazonie et la Caatinga et analyse l’adaptation du tapir dans ces différents milieux. Espèce emblématique, le tapir joue un rôle clé dans la dispersion des graines, qu’il dissémine sur de longues distances. L’animal est donc fondamental dans le façonnement des paysages et le maintien de la biodiversité. C’est pourquoi les tapirs sont surnommés les « jardiniers de la forêt » ou qualifiés d’« espèce-paysage » !
Afin de maintenir des populations viables, l’IPÊ mène différentes actions :
- Étude de la distribution de l’espèce dans plusieurs régions du Brésil ;
- Étude sur la biologie et l’écologie de l’espèce (état de santé des tapirs via la collecte d’échantillons, reproduction…) ;
- Suivi d’individus par la pose de colliers-émetteurs pour connaître leurs déplacements, leurs habitudes et leur organisation sociale ;
- Éducation et sensibilisation de la population locale sur les menaces que subit l’espèce, notamment les collisions routières qui sont une des principales causes de mortalité de l’espèce.
De nombreuses expéditions sur le terrain
L’IPÊ a organisé plusieurs expéditions de terrain dans 4 biomes du Brésil :
- En Amazonie, pour mener des études sur les conditions de vie des tapirs dans des zones dégradées ;
- Dans le Cerrado afin d’étudier la contamination aux pesticides ;
- L’élaboration d’un manuel pédagogique sur les actions de Help Congo ;
- Au Pantanal pour effectuer des relevés et l’entretien des 100 pièges photographiques installés ;
- Dans la Caatinga avec une expédition intitulée « À la recherche du tapir perdu II » : c’est l’une des dernières expéditions de l’IPÊ qui a eu lieu en mars 2024 dans la Caatinga, région dans laquelle le tapir terrestre est considéré comme disparu. L’objectif de cette recherche : confirmer ou infirmer l’absence de tapir, déterminer les raisons de cette extinction supposée, définir les zones de vie des tapirs. Et bonne nouvelle : des preuves de la présence de tapirs ont été relevées dans la région ! L’expédition a eu lieu dans deux zones où des individus ont été signalés en 2023 :
- Área de Proteção Ambiental (APA) – Rio Preto, à l’ouest de l’état de Bahia
- Limite orientale du parc national de Serra das Confusões, dans l’état de Piaui.
C’est très encourageant pour les équipes qui sillonnent les zones à étudier sur des milliers de kilomètres et récoltent des témoignages auprès des populations locales pour tenter d’en localiser.
Beauval Nature apporte son soutien à ces actions de conservation depuis plusieurs années. Les fonds versés ont notamment permis le financement de ces expéditions de terrain et les analyses de détection des pesticides et des métaux.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce programme de conservation des tapirs terrestres, soutenu par Beauval Nature, consultez notre page :
Vous pouvez bien sûr faire un don qui sera entièrement reversé à l’un de nos programmes de conservation.