Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de l’Afrique
Le 25 mai est une date importante en Afrique. Elle marque l’anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, en 1963, par 32 états désireux de développer une union politique des pays africains. Elle est devenue l’Union Africaine en 2002 et regroupe désormais 53 états membres.
Au ZooParc de Beauval, nous hébergeons de nombreuses espèces animales originaires d’Afrique, parmi les plus emblématiques : des lions, des girafes, des rhinocéros, des éléphants, des okapis, des gorilles, des chimpanzés… Beauval Nature soutient pas moins de 17 programmes de conservation en Afrique.
Mais en 2020, l’association a été encore plus loin.
Elle a repris en partie la gestion du programme Help Congo, dans le parc national de Conkouati-Douli, aux côtés d’autres associations présentes sur le terrain, notamment l’association française Noé.
Créé en 1991 par la française Aliette Jamart, Help Congo s’est fait un nom grâce au formidable travail de ses équipes dans la protection, la réhabilitation et la réintroduction de chimpanzés. Aujourd’hui, ce travail va plus loin puisque c’est l’ensemble de la biodiversité de la réserve qui est au cœur des actions de protection. Un travail très délicat puisque de nombreux trafics ont lieu dans la forêt qui regorgent de braconniers, d’orpailleurs, de mineurs ou encore de charbonniers qui agissent en toute illégalité, au détriment de la biodiversité.
Les équipes de Beauval Nature et l’ensemble des acteurs de la protection du parc mènent des campagnes de sensibilisation, participent au développement de l’éco-tourisme et soutiennent la population locale en créant de l’emploi.
En plus de l’équipe permanente de Beauval Nature présente sur place, l’association envoie régulièrement de l’aide supplémentaire, comme il y a encore quelques semaines : Eric Bairrão Ruivo, responsable de la conservation pour Beauval Nature, et Gabriel Michelin chargé de missions et spécialiste de la biodiversité, se sont rendus au Congo afin d’apporter leurs yeux d’experts et de participer au recensement des espèces grâce à la mise en place de caméras-pièges afin de photographier discrètement les animaux sauvages, sans les déranger. Pas moins de 48 caméras ont été placées ! Le but est de créer un programme de suivi de la biodiversité locale, en effectuant des relevés sur plusieurs périodes de l’année afin d’assurer une couverture saisonnière (dans la zone du Triangle mais également aux abords).
Les avancées et projets 2022
Le recensement des lamantins
Beauval Nature a reçu il y a peu, les résultats des tests pilotes menés grâce au prélèvement d’ADN environnemental* et la nouvelle est de taille : des lamantins ont été identifiés sur l’un des échantillons ! Cela ouvre la voie à une réflexion pour une recherche plus élargie sur l’ensemble des zones aquatiques du parc afin de recenser d’autres lamantins. Des écoutes acoustiques sous l’eau ont également été mises en place : les chercheurs de Beauval Nature sont parvenus à comparer des enregistrements de Conkouati avec des enregistrements réalisés en parcs et institutions : il a été découvert une portion d’enregistrement qui correspond à la signature acoustique des lamantins. Cela va engager une étude plus poussée sur ce mammifère aquatique mal connu.
* L’ADNe permet d’étudier l’ensemble de la biodiversité (de la bactérie aux mammifères) à partir d’un prélèvement d’eau ou de sol.
Un centre de recherche opérationnel
Le centre de recherche (situé dans le campement du Triangle) est désormais prêt et apte à recevoir des chercheurs. La tâche a été rude car le terrain n’est pas facile avec des nombreux marais, des crocodiles, des plantes coupantes ou urticantes…
Amélioration de la vie sur le camp
En parallèle, les infrastructures existantes sont en cours de rénovation, les travaux sont presque terminés : le système électrique a été changé, des panneaux et batteries solaires permettent de ne plus utiliser le groupe électrogène, pour une consommation d’énergie et des coûts réduits. Le WIFI a également été installé et fonctionne bien ce qui permet, notamment, de réaliser des visioconférences entre les 2 camps.
Le personnel de Beauval Nature présent sur place réalise un travail formidable et les conditions de vie sur le camp s’améliorent de jour en jour. Les contrats de l’ensemble des salariés sont en cours de renouvellement et Beauval Nature s’attelle à mettre en place une mutuelle santé pour chacun de ses membres.
Beauval Nature créateur d’emplois
Pour tenter de contrer les activités illégales au sein du parc de Conkouati-Douli, Beauval Nature développe l’emploi local. Un apprenti menuisier est actuellement en formation au sein du camp. Il sera formé pendant 2 ans par l’actuel menuisier, âgé de 73 ans, qui pourra profiter d’une retraite bien méritée à l’issue de cette formation.
Beauval Nature forme également des villageois à l’apiculture afin de développer une filière « miel » au sein du parc. 3 villages situés près du camp participent actuellement à la formation en apiculture. Ils auront ensuite pour mission de former les autres villages alentour qui le souhaitent.
Projet « plage propre »
Dans le cadre d’un développement socio-économique sain, Beauval Nature a lancé le recrutement de personnel afin de nettoyer les plages situées entre les points les plus fréquentés de la zone. Ces plages sont actuellement jonchées de déchets en plastique. Un premier gros nettoyage sera organisé puis un prestataire sera embauché afin de maintenir les plages dans un état de propreté acceptable. Parmi les déchets qui seront ramassés, une partie sera revendue à Pointe-Noire puis revalorisée, une autre partie sera transformée en matériel pour être réutilisé en construction sur place et la dernière partie, non recyclable, partira à la déchetterie.
Un nouveau siège social
Le nouveau siège social situé à Pointe-Noire permet de loger les gens qui arrivent sur place et d’organiser des ravitaillements pour le camp.
Et pour la suite ?
Beauval Nature et l’association Noé se sont rapprochées afin d’entamer des discussions et d’instaurer un début de dialogue sur les problématiques rencontrées au sein du parc ainsi que les projets scientifiques sur lesquels ils pourraient travailler en commun afin de développer une véritable collaboration, bénéfique pour l’ensemble de la biodiversité.