Soigneur d’un jour, soigneur toujours ?
Chaque année, le 4 octobre est la Journée mondiale des animaux. C’est aussi la Journée mondiale des soigneurs animaliers. L’occasion idéale de rendre hommage à ces professionnels qui œuvrent au quotidien pour le bien-être des animaux des parcs zoologiques, d’évoquer leurs missions, les formations qualifiantes, les différents enrichissements, ainsi que les possibilités proposées par le ZooParc de Beauval, en toute saison, de pouvoir approcher les différentes facettes du métier grâce à Soigneur d’un Jour.
Prendre soin des pensionnaires et plein d’autres missions pour le bien-être animal
De jour comme de nuit, 365 jours par an, par tous les temps, les soigneurs animaliers des parcs zoologiques se relaient pour prendre soin des pensionnaires et de leurs lieux de vie. Ils doivent disposer d’une bonne condition physique pour mener à bien toutes leurs missions : nettoyer les abris et les enclos, assurer la préparation de l’alimentation et la distribution des repas, observer les animaux pour détecter d’éventuelles modifications du comportement (maladie, mise bas etc.) et alerter l’équipe vétérinaire, assurer les soins quotidiens des animaux et l’entraînement médical, réaliser des enrichissements… Toutes ces missions sont réalisées afin de poursuivre un objectif commun : le bien-être animal.
Savez-vous combien de soigneurs animaliers travaillent au ZooParc de Beauval ? Environ 200 répartis dans de nombreux secteurs. Céline, soigneuse animalière à Beauval, actuellement au secteur oiseau, résume bien son métier : « Le métier de soigneur, c’est une grosse diversité de compétences. On peut aussi bien faire du jardinage, que de l’observation, de l’entraînement, de la préparation, de la distribution de repas mais aussi, beaucoup de nettoyage. J’ai quand même de la chance, j’ai pu me baigner avec des lamantins, des caïmans, des anacondas… Ce sont des souvenirs qui resteront pour toujours. Donc c’est un métier de passion et de passionnés ».
Un épisode spécial des Brèves de Beauval en l’honneur des soigneurs
Céline est l’invitée du 9e épisode des Brèves de Beauval qui rend hommage aux soigneurs animaliers du ZooParc. Découvrez également les témoignages de Thibault, Camille, Axyle… qui travaillent aux côtés et au service des okapis, des lamantins, des tamarins… Au programme : nouvelle arrivée, nettoyage, enrichissements et entraînement médical, collaboration étroite entre soigneurs animaliers et vétérinaires lors d’une intervention auprès d’un zébreau. Un épisode à voir absolument !
Quelles sont les formations pour devenir soigneur animalier ?
Le ZooParc de Beauval travaille en partenariat avec 4 établissements français qui dispensent une formation de soigneur animalier :
- Le CFA-CFPPA du Loir-et-Cher à Vendôme (41)
- La MFR de Carquefou (44)
- Le Lycée Agricole Saint-André à Sury-le-Comtal (42)
- Le Lycée des Etablières à la Roche-sur-Yon (85)
Devenez Soigneur d’un Jour ou offrez ce merveilleux cadeau !
« J’ai eu le bonheur de faire soigneur d’un jour il y a quelques années, j’avais adoré, on était un petit groupe et on a nourri les oiseaux de la volière, approché de près et nourri les manchots de Humboldt, préparé des enrichissements pour les orangs-outans et c’est là que j’ai appris l’histoire de Christina, je la trouvais très attachante. J’ai même nettoyé les crottins des rhinocéros, c’est spécial lol mais c’est intéressant de se plonger une matinée dans l’univers d’un soigneur », a témoigné récemment Valérie sur la page Facebook du ZooParc. Activité particulièrement appréciée des petits comme des grands, Soigneur d’un Jour est une formidable opportunité pour se mettre dans la peau d’un soigneur le temps d’une demi-journée inoubliable ! Vous serez accompagné d’un médiateur scientifique et d’un médiateur soigneur au sein de différents secteurs du ZooParc pour participer au nourrissage des animaux, à la création d’un enrichissement, au nettoyage de leur enclos… Devenez Soigneur d’un Jour, vous en garderez un souvenir impérissable. Aussi, si vous souhaitez faire très plaisir à un proche, il est possible d’offrir cette activité exceptionnelle.
Pourquoi les enrichissements sont si importants ?
L’une des missions essentielles des soigneurs est de mettre en place des enrichissements pour le bien-être animal. Dans la nature, un animal est constamment confronté à de nouvelles situations : il doit trouver à manger, protéger son territoire, éviter les potentiels prédateurs, trouver un partenaire pour la reproduction, éduquer ses petits… En parc zoologique, les proies et les prédateurs sont séparés. Nul besoin de chasser ou d’éviter les prédateurs. Le territoire est délimité. Il n’y a donc pas de nécessité de le protéger. La nourriture est distribuée quotidiennement, le partenaire pour la reproduction est généralement à disposition… Les enrichissements ont donc pour rôle essentiel d’occuper l’animal. Quels sont les différents types d’enrichissements ? Quelles sont leurs particularités ? Alimentaires, olfactifs, sonores, structurels ou encore sociaux… En voici 5 !
- Les enrichissements alimentaires permettent de proposer des occupations en lien avec la nourriture. Il peut s’agir, par exemple de cacher de la nourriture dans l’enclos, dans des boites, des labyrinthes etc. Il est également possible de proposer des aliments différents, par exemple de la viande rouge à la place de viande blanche, du lapin à la place du bœuf etc. La nourriture peut aussi être présentée dans des états différents : sous forme de purée, de gelée, de glace, mélangée avec d’autres ingrédients…
- Les enrichissements olfactifs font, quant à eux, appel à l’odorat des animaux : il est par exemple envisageable de déposer des épices dans les enclos, de placer des plumes ou du poil d’un autre animal etc. Les odeurs peuvent permettre de stimuler des comportements de marquage ou de protection du territoire. Des poils de dromadaire déposés dans l’enclos des lions, ou des plumes chez les suricates vont les pousser à explorer à la recherche d’un intrus, ou d’uriner pour redéfinir le territoire.
- Les enrichissements sonores permettent de diffuser dans les enclos des sons. Il peut s’agir de vocalises d’autres animaux, de musique… pour les stimuler. Les enrichissements sonores sont également utiles dans le cadre de la désensibilisation aux bruits. Il est fréquent que des engins motorisés se déplacent sur le parc. Le fait d’exposer les animaux à des sons différents permet de limiter le stress lors de l’arrivée d’un nouvel engin.
- Les enrichissements structurels ont pour objectif de proposer de la nouveauté dans les enclos, en changeant régulièrement les structures, les substrats etc. C’est important chez les primates par exemple. Il est possible d’ajouter des troncs d’arbres, des cordes, des plateformes, des hamacs… et de changer régulièrement leur emplacement. Il est possible de remplacer le sable au sol par de l’écorce ou des graviers… pour toujours proposer de nouvelles sensations aux animaux, les confronter à de nouvelles situations.
- Les enrichissements sociaux, qui peuvent aussi porter le nom de « mixité sociale », visent quant à eux à faire interagir des espèces différentes, qui pourraient se rencontrer dans la nature. L’un des meilleurs exemples à Beauval est celui de la Savane Africaine : il est possible d’observer des girafes, des zèbres, des gnous, des gazelles de Mhorr, des hippotragues noirs, des rhinocéros et des autruches partager le même enclos. Des comportements naturels d’interactions sont observés de cette façon : défense de territoire, partage de l’espace, complémentarité des régimes alimentaires, etc.
De la nouveauté…
Les enrichissements doivent proposer de la nouveauté aux animaux, il n’est donc pas possible de présenter systématiquement le même. Un bon exemple pour l’humain est le cas du livre : un bon lecteur est heureux de recevoir un nouveau livre, mais s’il le lit en boucle, le livre n’a plus aucun intérêt. C’est exactement pareil avec les enrichissements. Ceux-ci n’ont pas réellement de limite, tout est envisageable (cacher de la nourriture dans des poches de pantalons suspendus dans un enclos, dans des poils de balais brosse etc.). Il est également tout à fait possible de mixer différents types d’enrichissements, par exemple coupler un enrichissement olfactif à un alimentaire.
Et de la complexité !
La seule véritable limite correspond aux capacités physiques et cognitives des animaux, et également au caractère de chaque individu. Il n’est évidemment pas possible de proposer les mêmes enrichissements à des lamantins et à des gorilles ! Il faut que l’enrichissement soit suffisamment complexe pour occuper l’animal tout en étant réalisable pour ne pas créer de frustration. En revanche, ce n’est pas parce qu’un enrichissement échoue avec un individu qu’il échouera avec tous les membres de la même espèce, cela dépend de la patience, de la curiosité de chacun. Grâce aux réseaux sociaux, les soigneurs des parcs zoologiques communiquent très fréquemment entre eux pour échanger des idées d’enrichissements !
Un autre intérêt des enrichissements peut être lié à la conservation, et notamment à la réintroduction. Aujourd’hui, les parcs zoologiques participent à des programmes de conservation et parfois à la réintroduction d’animaux nés en parc zoologique. Les enrichissements permettent de stimuler les animaux en leur proposant de nouvelles situations, et aussi de les détacher des humains en les poussant à user d’ingéniosité pour accéder à de la nourriture comme ils le feraient dans la nature.
Astucieux, bricoleur, patient, rigoureux, observateur…
Pour fabriquer les enrichissements, notamment, il faut être bricoleur et astucieux. D’autres qualités, essentielles, sont requises pour être soigneur animalier : la passion pour les animaux évidemment, une bonne condition physique, la patience, le sens de l’observation, l’esprit d’équipe, la rigueur…Des qualités dont font preuve au quotidien les soigneurs de Beauval. Venez les voir travailler avec passion pour le bien-être animal des 35 000 pensionnaires du ZooParc !