Les océans, notre oxygène !
La Journée mondiale des océans est célébrée chaque année le 8 juin dans le but de sensibiliser le public à l’importance des océans pour notre planète ainsi que promouvoir la conservation et la protection des écosystèmes marins. Les océans jouent un rôle vital dans la régulation du climat mondial en absorbant le dioxyde de carbone et en produisant de l’oxygène. En effet, les océans, qui recouvrent plus de 70 % de la surface de notre planète, produisent plus de 50 % de l’oxygène qui nous permet de respirer, de vivre ! Ils abritent la majeure partie de la biodiversité animale et végétale qui représentent la principale source de protéines pour plus d’un milliard de personnes dans le monde. D’où l’importance fondamentale de protéger cette ressource vitale. Suite à la COP15 Biodiversité, fin 2022, il a été adopté un Cadre mondial de la biodiversité fixant divers objectifs desquels découlent des mesures concrètes à mettre en place. Parmi elles : restaurer d’ici à 2030 au moins 30 % des zones d’écosystèmes terrestres, d’eaux intérieures, côtiers et marins dégradés. Les années à venir seront donc cruciales pour la protection de la biodiversité marine.
Poissons, hippocampes, méduses… et même des requins à Beauval !
La Serre Australienne est en quelque sorte la Mer Beauvalienne ! En effet, les espèces marines hébergées au ZooParc de Beauval sont concentrées au sein des aquariums marins et récifaux (n°49 sur le plan de visite) de la Serre Australienne. Il s’agit du seul territoire qui produit son eau de mer artificielle afin de créer les conditions les plus proches du milieu naturel pour le bien-être de toutes les espèces. « Nous avons des filtres qui nous permettent de créer de l’eau pure, de l’eau osmosée pour obtenir une base neutre. Nous avons également deux types de sel différents que l’on ajuste en fonction des besoins des animaux pour reconditionner l’eau », explique Aglaë G., cheffe de secteur Aqua-vivarium au ZooParc de Beauval.
Ces derniers mois, les visiteurs ont eu la chance de pouvoir admirer deux nouveautés au sein d’aquariums flambants neufs et spécialement installés pour recevoir des méduses et des hippocampes.
Dans le plus grand des trois autres aquariums de la Serre Australienne, saviez-vous que 2 requins cohabitent harmonieusement avec des poissons indopacifiques ? Venez admirer les 2 mâles roussettes de corail qui sont facilement reconnaissables à leurs tâches brunâtres et blanches.
Une trentaine d’espèces de coraux en élevage à la nurserie
À l’extérieur de la Serre Australienne, au sein de la nurserie, il est possible d’observer une trentaine d’espèces de coraux. « Nous avons plusieurs espèces d’acropora. Nous les appelons les rois du corail. C’est un genre avec énormément d’espèces. Ce sont malheureusement eux qui subissent le plus les effets climatiques. Tout le travail effectué dans la nurserie est réalisé dans le cadre d’une approche écosystémique : toute la physicochimie de l’eau, le plancton, la qualité de sable, les enrochements… Il y a des poissons qui sont spécifiques à une espèce de corail et qui vont pondre leurs œufs uniquement sur celle-ci à condition qu’elle soit vivante et qu’ils nettoient eux-mêmes la zone. Il faut vraiment choisir le corail qui correspond aux poissons », ajoute la cheffe de secteur Aqua-vivarium.
Et parmi toutes ces espèces de coraux, est-ce qu’il y en a une qui possède des caractéristiques vraiment particulières ? Le corail Hydnophora exesa dont la couleur verte est remarquable et ce n’est pas son seul atout ! « On oublie souvent que le corail est un animal. Durant la nuit, Hydnophora exesa est un corail qui va déployer tous ses filaments mésentériques, ses tentacules pour attaquer les autres. La nuit sur les récifs, c’est un moment de vrai duel où chacun va se battre pour avoir sa place à la lumière. Les coraux ont de vrais systèmes d’attaque ou de défense pour gagner du terrain sur les autres. Il y a des espèces plus agressives que d’autres. Et Hydnophora exesa est très agressive puisqu’elle peut déployer ses filaments jusqu’à 30 cm autour d’elle et brûler tout ce qu’il y a autour. Il faut vraiment bien faire attention à sa croissance », conclut Aglaë G.
Beauval Nature protège les océans…
1 – Au Congo avec l’opération Plages Propres et Protégées
L’association Beauval Nature agit depuis de nombreuses années pour la protection de l’océan à travers ses programmes de conservation et de recherche. Des exemples ? Le projet 3P pour Plages Propres et Protégées. C’est une des très nombreuses réalisations du programme de conservation Help Congo piloté par Beauval Nature. Ramasser, trier, valoriser le plastique qui jonche une immense plage dans le parc de Conkouati-Douli : telle est l’ambition de l’opération 3P, sur 20 kilomètres de rivages. Coordonnée par un membre de Help Congo, Jean Parfait Batchi, une équipe de 10 personnes des villages de Ngumbi, Goma et Mvandji, s’est vue attribuer cette mission. Un travail titanesque : chaque semaine, plus de 800 kg de plastiques sont évacués. Au total, 20 tonnes de plastique auront été collectées et recyclées à Pointe-Noire.
2 – Au Sénégal avec la replantation de la mangrove
Depuis 2017, Beauval Nature a versé plus de 100 000€ à l’association Océanium dans le cadre du programme de conservation de la mangrove au Sénégal. C’est un environnement indispensable à la reproduction ainsi qu’à la vie de nombreux poissons et crustacés.
L’association Océanium poursuit 3 principales missions :
- Reforestation de la mangrove impliquant les populations locales : plus de 100 millions de propagules (graines de palétuvier) ont déjà été plantées à la main sur plus de 20 000 hectares.
- Mise en place de micro-crédits afin de garantir le développement d’activités pour les populations locales, en particulier pour les femmes.
- Reforestation à travers le Sénégal dans le cadre du projet « muraille verte », une barrière naturelle visant à stopper l’avancée de la désertification dans toute l’Afrique.
Voici les actions réalisées en 2022 :
- Poursuite de la restauration de la mangrove, avec la plantation de 2 espèces de palétuviers (Avicennia et Rhizophora). Cela a permis le reboisement de 40 hectares à Bignona et Oussouye.
- Poursuite des aides au développement des populations locales. Le projet d’apiculture embauche à ce jour 12 apiculteurs : 8 femmes et 4 hommes.
- Avancée de la construction de la boutique en écobriques, en partenariat avec l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
- Organisation d’actions d’éducation et de sensibilisation (ciné-débat, conférences, ateliers).
- Collecte de graines auprès des particuliers.
3 – Avec l’alliance Vigilife
Plateforme partenariale internationale, Vigilife, dont Beauval Nature est un des membres fondateurs, encourage le développement de la coopération scientifique, technologique et appliquée au service des territoires et de ses politiques de préservation de la biodiversité. Vigilife a développé une nouvelle méthode d’inventaire de la biodiversité grâce à l’étude de traces d’ADN dans l’environnement. Cette technique révolutionnaire a déjà permis de recenser des animaux devenus très rares, comme le requin-ange en Méditerranée.
La dégradation des zones côtières est l’une des plus graves crises de la biodiversité à laquelle nous sommes confrontés. L’urbanisation, la destruction des habitats et la pollution, la surpêche, le changement climatique et l’introduction d’espèces exotiques, sont autant de menaces pour ces écosystèmes marins côtiers. Le programme Aires marines sentinelles vise à structurer un réseau de surveillance pérenne, notamment autour des aires marines protégées, afin de renforcer les politiques de conservation pour ces écosystèmes vulnérables.
Vous souhaitez vous aussi agir en faveur des océans ? Vous le pouvez en faisant un don à l’association Beauval Nature.