Les oiseaux migrateurs à l’honneur !
Qui n’a jamais levé la tête et s’est émerveillé à la vue d’oiseaux migrateurs volant en direction du nord ou du sud pour y trouver de meilleures conditions climatiques, de la nourriture en quantité, un habitat plus adapté ? Les raisons de la migration sont nombreuses et les espèces d’oiseaux qui migrent sont légion ! Savourons notre chance : la France est un couloir de migration privilégié par de nombreuses espèces. Et zoom sur le ZooParc de Beauval : il se situe entre 2 grandes voies migratoires et plus exactement à la limite nord de la voie de migration sud.
Alors si on y prête attention, on peut détecter deux espèces migratrices qui ont donc parcouru des milliers de kilomètres en provenance d’Afrique du Nord. Certains individus ont décidé de s’arrêter à Beauval pour y nicher et se reproduire. Ainsi, il suffit de se rendre à l’hôtel des Jardins de Beauval pour apercevoir plusieurs nids sur la façade des pavillons balinais et un va-et-vient incessant d’hirondelles des fenêtres (Delichon urbicum).
Sinon, tendez l’oreille la nuit, peut-être entendrez-vous le chant mélodieux et puissant du rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos), il possède l’un des plus beaux répertoires de la région Centre et niche en lisière des parkings nord du ZooParc.
Haro sur la pollution lumineuse !
Cette journée mondiale dédiée à la migration des oiseaux, mise en place par les Nations-Unies*, a le mérite d’attirer l’attention sur les menaces qui pèsent sur elle. À l’index cette année : la pollution lumineuse émise par les villes, industries et l’habitat. La requête est donc simple et se résume en quelques mots : « des nuits noires pour les vols migratoires ». Car oui, la pollution lumineuse est avec les éoliennes l’une des principales nuisances pour les oiseaux qui voyagent majoritairement de nuit. Deux espèces d’oiseaux migrateurs sur trois volent la nuit pour éviter les prédateurs (rapaces) et se repérer grâce aux étoiles et à la lune. Ils possèdent une boussole interne ultra efficace. L’obscurité et la visibilité sont donc essentielles pour parcourir ces trajets longue distance (Europe/Afrique du Nord/Sahara/Asie/Pôle Nord-Pôle Sud). À l’inverse, les sources de lumière sont catastrophiques, engendrant désorientation, modification de trajectoire, attirance vers des halos lumineux, collisions directes (immeubles, ponts, lignes électriques…) et sur-prédation. Sans oublier la fatigue et la perte d’énergie, conséquences de routes déviées et de distances rallongées… Tous ces facteurs accroissent fortement les dangers qui déciment des colonies d’oiseaux.
Des mesures efficaces et fructueuses
Depuis plusieurs années, de grandes villes ou mégalopoles ont mis en place des politiques de maîtrise d’éclairage au moment des migrations en adoptant plusieurs mesures efficaces : atténuer l’intensité lumineuse des bâtiments la nuit, ne pas éclairer vers le haut, réduire au maximum l’éclairage, choisir une couleur de lumière adaptée… Ces gestes portent leurs fruits. On constate moins d’impacts de la pollution lumineuse sur les grands mouvements migratoires transfrontaliers. C’est encourageant pour toutes les espèces migratrices, l’équilibre des écosystèmes, et les milliers d’espèces qui ont besoin de l’alternance jour/nuit pour vivre. Mais la vigilance est de mise : « il faut intensifier les actions de protection et rehausser le niveau de la sensibilisation en vue d’une préservation efficace de cette catégorie importante du patrimoine universel que forment les oiseaux migrateurs » précise dans un communiqué la Direction générale des Forêts (autorité algérienne).
Le saviez-vous ?
Il n’y a pas que les oiseaux qui migrent… certains insectes, papillons, mammifères (chauves-souris), poissons (truites, saumons) le font aussi mais c’est moins visible ou spectaculaire !
Quelques records :
- La sterne arctique, qui migre du pôle Nord au pôle Sud, parcourt deux fois par an plus de 35 000 km.
- Le puffin fuligineux peut parcourir 65 000 km et atteindre 900 km par jour.
- Une barge rousse a effectué un vol sans étape de 12 000 km, à raison de 90 km/h.
- Le martinet parcourt en moyenne 9 000 km. Il se nourrit et boit en vol ! Il dort également.
- Les hirondelles peuvent voler 20 000 km chaque année.
*Cette célébration est organisée sous l’égide conjoint de la Convention cadre sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) et l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA), deux traités internationaux sur la vie sauvage administrés par le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE).