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Journée mondiale de la panthère des neiges : un félin d’altitude à protéger

Journée internationale panthère des neiges 2025

Chaque 23 octobre, la communauté internationale célèbre la journée dédiée à la panthère des neiges (Panthera uncia) afin de sensibiliser le public à la situation critique de cette espèce emblématique des hautes montagnes d’Asie. Cette journée trouve son origine dans l’initiative des 12 pays de l’aire de répartition de la panthère des neiges, réunis lors du Global Snow Leopard & Ecosystem Protection Forum des 22-23 octobre 2013 à Bichkek (Kirghizstan). Au terme de ce forum, la Déclaration de Bichkek a été adoptée et prévoit notamment la célébration annuelle du 23 octobre comme Journée internationale de la panthère des neiges. En 2024, l’Assemblée générale des Nations-Unies a formellement reconnu cette journée.

Sous sa beauté, un combat pour sa survie

Félin fascinant, la panthère des neiges est parfaitement adaptée à la vie en altitude, jusqu’à 5 500 m, et aux terrains escarpés des montagnes d’Asie centrale. On la retrouve en Afghanistan, au Bhoutan, en Chine, en Inde, au Kazakhstan, au Kirghizstan, en Mongolie, au Népal, au Pakistan, en Russie, au Tadjikistan et en Ouzbékistan.

Pour autant, l’espèce est classée « vulnérable » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Rares sont ceux qui parviennent à l’apercevoir dans son milieu naturel, mais les estimations confirment un déclin continu de l’espèce.

Audrey, femelle panthère des neiges du ZooParc de Beauval

Audrey, femelle panthère des neiges du ZooParc de Beauval

En effet, les menaces qui pèsent sur elle sont nombreuses :

  • Le braconnage, pour sa fourrure et certaines parties de son corps (crocs, os) utilisées en médecine traditionnelle chinoise : entre 2008 et 2016, on estime que 220 à 450 panthères ont été tuées chaque année.
  • La perte et la fragmentation de son habitat, accentuées par l’exploitation minière dans les régions montagneuses.
  • Les conflits avec les populations locales : la panthère des neiges partage son territoire avec des éleveurs nomades. Quand les proies naturelles (mouflons, chèvres sauvages, antilopes du Tibet…) viennent à manquer, elle s’en prend parfois au bétail. En réaction, certains éleveurs abattent les félins pour protéger leurs troupeaux. Le surpâturage, quant à lui, accentue la compétition entre bétail domestique et herbivores sauvages pour les mêmes ressources.
  • Le changement climatique, qui bouleverse les écosystèmes d’altitude. Sur le plateau du Tibet, où vit plus de la moitié de la population mondiale, la température moyenne a augmenté de 3°C en vingt ans, modifiant les ressources en eau et la végétation dont dépendent les herbivores, la plus grande ressource alimentaire des panthères.

Ainsi, la Journée internationale de la panthère des neiges rappelle combien la sauvegarde de ce félin exceptionnel dépend à la fois de la préservation de son habitat et de l’engagement de chacun à soutenir les actions de conservation.

Au ZooParc de Beauval : Audrey et Indus

Au ZooParc de Beauval, nous avons le privilège d’accueillir cette espèce fascinante.

Audrey, notre femelle née le 29 avril 2013 au zoo de Moscou, a rejoint Beauval le 29 avril 2014, le jour de son premier anniversaire. Elle s’est très vite adaptée à son environnement et à ses soigneurs, révélant un caractère affirmé et indépendant.

Depuis le 20 juin 2025, Audrey partage son territoire avec Indus, un mâle né le 22 avril 2011 au zoo de Bâle (Suisse) et arrivé à Beauval le 5 juin 2025 en provenance du zoo d’Opole, en Pologne. Il tire son nom du fleuve Indus, qui prend sa source au Tibet et traverse l’Himalaya et le Karakoram, des régions emblématiques de l’habitat naturel de la panthère des neiges.

Leur première rencontre ? Aussi paisible qu’inattendue. Aucun feulement, aucune tension… simplement deux félins qui se sont royalement ignorés. Dans le monde des panthères, c’est presque une preuve de compatibilité ! Depuis, chacun vit à son rythme, avec une élégante indifférence :

  • Audrey conserve son tempérament indépendant,
  • Indus, plus discret, préfère la tranquillité de son abri intérieur et sort volontiers une fois la nuit tombée. Encore peu à l’aise avec les soigneurs, ce « vieux sage » au caractère routinier prend le temps de s’adapter à son nouveau territoire.
Indus, mâle panthère des neiges du ZooParc de Beauval

Indus, mâle panthère des neiges arrivé au ZooParc de Beauval en juin 2025

Votre soutien fait la différence

La panthère des neiges dépend plus que jamais d’actions concrètes pour assurer sa survie. La protection de cette espèce emblématique passe par :

  • La préservation des grands massifs montagnards et des corridors écologiques entre pays, essentiels à la circulation des individus.
  • Le renforcement des populations de proies sauvages (mouflons, ibex…) afin de réduire les conflits avec les éleveurs.
  • La formation et l’équipement des communautés locales, véritables gardiennes de ces écosystèmes d’altitude.

Les actions de Beauval Nature pour la panthère des neiges

En tant que parc zoologique engagé, Beauval, via son association Beauval Nature, soutient plusieurs programmes de protection de la biodiversité.

En 2024, l’association a soutenu un projet de recherche mené conjointement par le CNRS et la Wildlife Initiative sur l’écologie et le comportement de la panthère des neiges en Mongolie. Cette étude, conduite dans le désert du Gobi et le corridor écologique de Sutai-Myangan Ugalzad, visait à mieux comprendre comment ces félins s’adaptent à des milieux plus ou moins marqués par la présence humaine. Grâce à des pièges photographiques et à l’analyse d’échantillons biologiques, les chercheurs ont pu affiner les connaissances sur la répartition et le régime alimentaire de cette espèce emblématique, afin d’orienter les futures actions de conservation.

Comprendre la panthère des neiges, c’est aussi étudier… ses proies

Parmi elles, le tahr de l’Himalaya joue un rôle essentiel dans l’équilibre fragile des écosystèmes de haute montagne. Cette espèce vulnérable, principale source de nourriture du grand félin, subit elle aussi la pression des activités humaines.

C’est pourquoi Beauval Nature soutient actuellement un programme de recherche à moyen terme mené par Gilles Maurer, chercheur de l’association. L’objectif : évaluer l’impact des activités humaines sur les populations de tahrs, en analysant leur continuité génétique et leur dynamique de population.

Le projet est conduit en collaboration avec le Dr Sujeet Singh, spécialiste en génétique des populations à l’Amity University (Inde), et un doctorant indien, Jayant Gupta, qui mène l’étude sur le terrain.

En 2024, les premières actions ont porté sur la mise en place du protocole d’échantillonnage (récolte de fèces pour génotypage et modélisation des populations) et sur l’initiation de la collaboration scientifique avec l’université indienne.

Les perspectives 2025 s’annoncent prometteuses :

  • analyse génétique des premiers échantillons,
  • signature d’un mémorandum de collaboration, officialisant le partenariat,
  • et élargissement de la zone d’étude à plusieurs réserves himalayennes.

Grâce à ce projet, Beauval Nature contribue à une meilleure compréhension des liens entre les panthères des neiges et leurs proies, un savoir essentiel pour anticiper les effets du changement climatique et du développement humain sur la biodiversité des montagnes d’Asie centrale.

Lire le rapport d’activité de Beauval Nature

Audrey, femelle panthère des neiges du ZooParc de Beauval

Audrey, femelle panthère des neiges parrainable du ZooParc de Beauval

Parrainez Audrey et engagez-vous pour l’espèce

Aujourd’hui, plus que jamais, votre parrainage fait toute la différence. En choisissant de parrainer Audrey, vous :

  • financez les programmes de conservation soutenus par Beauval Nature partout dans le monde,
  • bénéficiez d’un lien privilégié avec votre filleule : photo, certificat, actualités et accès à des contenus exclusifs,
  • et soutenez des projets scientifiques et pédagogiques qui œuvrent pour la protection de la faune sauvage.

Je parraine Audrey

La Journée mondiale de la panthère des neiges est bien plus qu’une date sur le calendrier : c’est un appel à la mobilisation collective. Tenons-nous tous aux côtés de ce « fantôme des montagnes » en étant acteur de sa préservation.

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