Les tortues : les reines du jour !

Ce 23 mai est en effet la journée mondiale des tortues. L’occasion de mettre en lumière ces reptiles extraordinaires, vieux comme le monde, à la longévité fascinante pour certaines d’entre elles.

Il en existe trois grands groupes : les tortues terrestres, les tortues aquatiques et les tortues marines. On compte environ 337 espèces réparties dans le monde. On ne va pas les passer toutes en revue mais plutôt zoomer sur l’une d’entre elles qui mérite toute notre attention : la tortue géante d’Aldabra (geochelone gigantea), classée « Vulnérable » par l’UICN*. D’autant qu’on a une annonce à vous faire, un très très heureux évènement… Vous avez une petite idée ?! Vous le savez déjà si vous suivez les actualités de notre page Facebook 😉 !

Oui, nous avons le plaisir de vous annoncer la naissance de 12 bébés en avril dernier ! Ces nouveau-nés sont le fruit de l’union de Table Basse (42 ans) et Thérèse (25 ans).

Naissance de tortues d’Aldabra : un fait exceptionnel en parc zoologique français !

C’est une très bonne nouvelle car les naissances de cette espèce sont extrêmement rares en parc zoologique. Il s’agit même d’une première en parc français de A à Z !
Cette multiple naissance résulte du travail de longue haleine mené par les soigneurs du Dôme Équatorial du ZooParc de Beauval. « On peut parler de succès total : de l’accouplement à la ponte des œufs, puis de l’incubation à la naissance des bébés. Les tentatives précédentes avaient échoué. Les œufs étaient clairs, c’est-à-dire non fécondés. Dans le cas présent, tout s’est très bien passé. La majorité des œufs ont été fécondés. La reproduction des tortues d’Aldabra est délicate et exige de nombreuses conditions : température, hygrométrie, photopériode, alimentation riche en calcium. C’est pour cela qu’on propose des végétaux riches pour développer et consolider le squelette, auxquels on ajoute si besoin des minéraux et vitamines. Ce peut être du cactus, du pak choï, des choux asiatiques, des mangues, des figues, des papayes… Table Basse et Thérèse se sont donc accouplés. Ensuite, la femelle a creusé un trou, pondu puis recouvert la cavité de terre pour les mettre à l’abri. Avec précautions, nous les avons déterrés pour les placer en incubateur à 29° afin de maximiser les chances de succès. Enfin, le 11 avril l’éclosion des œufs a débuté. Cela a pris plusieurs jours pour que les bébés sortent intégralement de leur coquille. Nous sommes heureux du très fort taux de fécondité obtenu avec près de 90% des œufs qui ont éclos. Nous avons vécu chaque étape de cette aventure avec émotion. Les voir apparaître, en bonne santé, dotée d’une belle carapace est une immense joie ! », sourit Nicolas, chef du secteur Dôme Équatorial. Depuis, elles s’épanouissent dans leur terrarium et mangent avec appétit leur ration alimentaire composée de fenouil, cresson, liseron, salades, coriandre… le tout coupé très fin.

Table basse, le papa, avec un de ses petits sur le dos

Cette naissance est exceptionnelle car elle va permettre de recueillir des données à partager avec les autres zoos. Un programme d’élevage européen (EEP) des tortues d’Aldabra est mis en place et coordonné par le zoo de Prague. Le but : parvenir à faire se reproduire une population qui soit génétiquement saine et viable.

Il y a en effet de quoi se réjouir car ce sont des reptiles fascinants qui cumulent les superlatifs : plus grosse tortue terrestre, plus longue espérance de vie (pour des terrestres). Ces animaux peuvent peser jusqu’à 300 kg et vivre jusqu’à 150 ans.

Cette espèce, endémique des Seychelles, doit son nom à l’atoll Aldabra où elle vit et se reproduit en nombre. Cet atoll inhabitué, situé au sud-ouest de Mahé (île principale des Seychelles) est l’un des plus extraordinaires sanctuaires marins et sous-marins au monde. Classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, c’est un refuge pour plus de 150 000 tortues terrestres géantes. Il abrite également plus de 400 espèces et sous-espèces endémiques. Rares sont les touristes qui peuvent s’en approcher. Seules des expéditions scientifiques sont pratiquées.

Alors, à défaut d’aller à Aldabra, venez voir les très beaux spécimens mâle et femelle que sont Table Basse, Mahé, Marianne, Booster, Victoria et Thérèse au ZooParc. Le groupe évolue dans son enclos du Dôme Équatorial.

En revanche, il va falloir vous armer de patience, les bébés Aldabra ne seront pas visibles avant plusieurs mois, le temps qu’ils grandissent et grossissent. Actuellement, les petites tortues mesurent une dizaine de centimètres et pèsent une centaine de grammes. Loin des 170 kg affichés de leur géniteur !

*UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature