L’association Beauval Nature et le ZooParc de Beauval consolident leurs liens avec la LPO
« L’arche du vivant prend l’eau et nous devons tous travailler ensemble pour endiguer l’inexorable érosion de la biodiversité… » tel a été la teneur du message fort d’Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), venu signer le renouvellement de deux conventions le vendredi 14 juin au ZooParc de Beauval : une convention de mécénat portant sur la biodiversité locale avec l’association Beauval Nature et le renouvellement de la démarche Refuges LPO pour le ZooParc de Beauval. Un partenariat débuté il y a 3 ans et donc reconduit pour 3 ans, voire plus… « pour la vie » ont soufflé ensemble et Allain Bougrain Dubourg et Rodolphe Delord, président de Beauval Nature dans un clin d’œil. Les deux hommes se connaissent bien. Allain Bougrain Dubourg ayant été un grand ami de Françoise Delord, la fondatrice de Beauval. Malgré quelques divergences de vue, leur amitié n’a fait que se renforcer au fil des années, animés par la même vocation : protéger la biodiversité locale et mondiale.
À travers cette convention, Beauval Nature apporte son soutien à 3 programmes de conservation déployés par la LPO en faveur du vison d’Europe, des rapaces, et des oiseaux des plaines agricoles. La célèbre Ligue œuvre, en effet, sur le terrain depuis de nombreuses années pour maintenir, renforcer, protéger ces différentes espèces menacées voire très menacées dans leurs écosystèmes. Elle est très reconnaissante du soutien financier que lui apporte à nouveau Beauval Nature et de la mutualisation des compétences. « Nos équipes travaillent ensemble sur ces projets en partageant leurs expertises et leur savoir-faire. Nous menons par exemple des chantiers sur l’éradication de la grenouille taureau en Sologne, considérée comme une espèce invasive, ou la protection du pélobate brun, un crapaud en voie de disparition », précise Rodolphe Delord.
Ce dernier a également reprécisé l’importance d’être considéré Refuges LPO, signifiant que sur 180 hectares (ZooParc de Beauval et alentours), la biodiversité locale est protégée. En effet, sur ce périmètre, de très nombreuses actions sont menées par Beauval pour préserver des centaines d’espèces : petits mammifères, reptiles, chauves-souris, amphibiens, insectes, plantes… Concrètement, cela se traduit par la pose de nichoirs, de gîtes à chiroptères, d’hôtels à insectes, le désherbage et l’entretien des espaces verts sans pesticides, la tonte à la main, la végétalisation des parkings du parc, l’acquisition d’une cave troglodyte à chauves-souris dont la population a plus que doublé en 3 ans, et la création du Centre de Soins Beauval Nature-Françoise Delord en avril 2023 pour accueillir la faune locale blessée… Autant d’actions et d’initiatives pour protéger « les animaux de nos campagnes » !
La signature de la convention entre Beauval Nature et la LPO s’est conclue par cette vision commune et partagée par Rodolphe Delord et Allain Bougrain Dubourg : « la défense de la biodiversité coule dans nos veines et nous devons nous battre tous ensemble pour qu’elle figure de plus en plus au rang des priorités. Dans nos deux associations respectives, nous devons continuer à éduquer, sensibiliser, alerter les autorités : c’est un combat quotidien ! »
Une conférence avec la LPO nationale et régionale
Organisée par l’association Beauval Nature, une conférence intitulée « À la rescousse des animaux de nos régions » avait lieu le soir même, vendredi 14 juin, au Dôme Équatorial (salle Batéké). L’association avait convié pour cette conférence 3 experts de la LPO qui ont présenté chacun à leur tour les 3 programmes de conservation déployés par la LPO et soutenus par Beauval Nature : vison d’Europe, « Mission Rapaces », oiseaux des plaines agricoles. Ingrid Marchand, coordinatrice du programme LIFE Vison durant 5 ans, est ainsi intervenue au sujet du vison d’Europe, présentant notamment les principales menaces pesant sur cette espèce « en danger critique d’extinction » : la destruction, la dégradation et la fragmentation de l’habitat ; les collisions routières ; le vison d’Amérique, espèce exotique envahissante. Elle a présenté les actions du programme LIFE Vison : la surveillance du vison d’Amérique, la restauration, l’aménagement et la sécurisation de l’habitat du vison d’Europe (104 zones refuges créées, l’aménagement de 15 ouvrages d’art).
Ensuite, le programme de conservation des oiseaux des plaines agricoles a été décrypté par Vincent Licheron, directeur de la LPO Centre-Val de Loire, avec tout d’abord un constat : la baisse importante du nombre d’oiseaux dans les milieux agricoles en raison de l’intensification des pratiques agricoles, l’artificialisation des milieux, la fin des jachères dans le cadre de la PAC (Politique Agricole Commune) et la généralisation des néonicotinoïdes. Il a présenté le Plan National d’Actions concernant l’outarde canepetière qui a pour objectifs de préserver l’habitat, soutenir et renforcer les effectifs, améliorer les connaissances et les diffuser au plus grand nombre. La LPO travaille en commun avec les agriculteurs pour préserver les espèces menacées, les busards entre autres, par une destruction directe (moissonneuse-batteuse) en protégeant les nids dans les champs et en mettant en place des zones non moissonnées.
Après la diffusion de 2 films sur les vautours réalisés par les équipes du ZooParc de Beauval et de Beauval Nature, Cédric Marteau, Directeur du pôle Protection de la Nature de la LPO est intervenu pour aborder le programme « Missions Rapaces » qui vise à protéger une vingtaine d’espèces emblématiques de rapaces dont les gypaètes barbus. Une conférence qui s’est conclue par un échange avec le public venu en nombre et qui a posé de nombreuses questions avant qu’un verre de l’amitié puisse permettre de poursuivre les discussions avec des acteurs engagés pour faire avancer la cause de la préservation animale.