Mardi 27 avril : Focus sur les tapirs !
C’est aujourd’hui la journée internationale des tapirs ! Donc c’est le jour idéal pour vous parler de cet animal qualifié parfois de « fossile vivant », car c’est l’un des mammifères les plus primitifs du globe. Il était déjà présent il y a plus de 20 millions d’années et n’a pratiquement pas évolué !
Il existe cinq espèces de tapirs dans le monde. Quatre vivent sur le continent américain : le tapir terrestre, le tapir de Baird, le tapir des montagnes, le tapir de Kabomani et une en Asie : le tapir malais. Selon l’UICN*, le tapir terrestre et le tapir malais sont classés « vulnérable » alors que les trois autres espèces sont classées comme « en danger » d’extinction dans la nature. Certaines d’entre elles bénéficient d’un programme de conservation.
À Beauval, on peut observer 3 tapirs terrestres : Obie et Chiquita (couple reproducteur) et Florales vivant dans la Pampa Sud-Américaine, ainsi que Tioman et Utari, deux tapirs malais évoluant séparément dans la Plaine Asiatique.
Au Brésil, les tapirs terrestres font l’objet d’un vaste programme de protection (LTCI Lowland Tapir Conservation Initiative) coordonné par l’IPE (Instituto de Pesquisas Ecologicas) et soutenu par Beauval Nature depuis plusieurs années. En effet, les menaces qui pèsent sur eux sont nombreuses : la déforestation, l’orpaillage (dégradation de leur habitat), la chasse (pour leur cuir épais et leur viande), les collisions mortelles sur les routes forestières, la pollution de l’habitat via les pesticides et les métaux… L’espèce se voit en outre pénalisée par une reproduction lente, une femelle donnant naissance à un petit tous les deux ans en moyenne. Afin d’enrayer son déclin, l’IPE mène différentes actions :
- Étude de la distribution de l’espèce dans plusieurs régions du Brésil (Pantanal, Cerrado, Mata Atlantica, Amazonie),
- Évaluation de l’état de santé des tapirs,
- Développement d’un projet pour la création de zones protégées,
- Pose de colliers-émetteurs sur de nombreux individus afin de suivre leurs déplacements et étudier leurs habitudes ainsi que leur organisation sociale,
- Développement des connaissances écologiques sur l’espèce, publication d’articles scientifiques et éducation et sensibilisation de la population locale.
Malgré la pandémie, l’IPE a pu continuer son travail de conservation dans certaines régions en 2020.
En 2020, Beauval Nature a participé à ces actions de conservation à hauteur de 15 000 euros. Les fonds versés pour la LTCI ont permis de financer le suivi des individus et les études génétiques dans le Pantanal ainsi que l’achat d’équipements pour l’échantillonnage en Amazonie.
A cela s’ajoute le fonds d’urgence débloqué par l’association en réponse aux incendies dévastateurs qui ont ravagé le Pantanal l’année dernière. Ce don de 15 000 euros (dont 5 000 récoltés auprès de nos donateurs) a été envoyé à l’IPE qui a coordonné les ONG locales sur place : soins aux animaux blessés et grièvement brûlés par les feux, achat de matériels anti-feux…
En outre, le ZooParc de Beauval participe au programme européen ex-situ (EEP) du tapir malais, qui garantit la gestion effective de l’espèce, au niveau génétique et démographique, en parcs zoologiques. C’est dans ce cadre que Utari, femelle née au Zoo d’Anvers, a rejoint notre mâle Tioman fin 2020 afin de former un couple reproducteur et ainsi garantir la conservation de cette espèce menacée en parcs zoologiques.