Nouvelle espèce à découvrir : le daman des Rochers !

Alerte nouveauté 2025 ! Trois jeunes damans des rochers viennent d’arriver au ZooParc de Beauval où ils évoluent dans un grand terrarium aménagé pour eux au sein de la Terre des Lions avant les rats-taupes nus (n° 84 sur le plan). Ce petit groupe est formé de deux femelles, nées fin juin 2024 au Zoologicka Garden & Chateau Zlín-Lešná (République tchèque), et un mâle ayant vu le jour début juin de la même année au zoo de Rotterdam (Pays-Bas). Visibles depuis le 18 avril, ces mammifères ressemblant à des marmottes sont à découvrir de toute urgence !
Un expert de la roche, du désert aux montagnes
Le daman des rochers est largement réparti en Afrique, du Sahara central à l’Afrique du Sud, avec des populations isolées. On le retrouve aussi au Proche-Orient et dans la péninsule Arabique. Il vit exclusivement dans des zones rocheuses, où les fissures offrent des abris et où les rochers retiennent l’eau, favorisant la végétation.
On le rencontre aussi bien dans les savanes, forêts sèches, déserts, qu’en haute montagne, jusqu’à 4 300 mètres d’altitude ! Ce petit mammifère est plantigrade (il marche à plat), mais particulièrement agile. Grâce à des pelotes plantaires nues, souples et humides, dotées de glandes sudoripares, il bénéficie d’une adhérence optimale, parfaite pour grimper sur les rochers les plus abrupts.
Des populations stables… mais à surveiller
Classé en « Préoccupation mineure » par l’UICN, le daman des rochers voit ses populations globalement stables. Bien qu’il ne soit pas exposé à des menaces de grande ampleur, il est localement chassé pour sa viande. Également, l’expansion agricole fait que le daman peut venir se nourrir dans les cultures ce qui entraîne des conflits et de la chasse dite de régulation. Le daman étant l’herbivore principal dans les milieux rocheux et une proie importante pour de nombreux prédateurs, il, est important de maintenir ses populations stables afin de préserver l’équilibre de ces écosystèmes si particuliers.
Un drôle de petit animal entre lapin et marmotte
Avec leur corps trapu, leur museau court, leurs grands yeux et leur pelage brun, les damans ressemblent à s’y méprendre à de petites marmottes… pourtant, ils appartiennent à un ordre bien distinct : les Hyracoïdes. De la taille d’un lapin, ces étonnants mammifères possèdent des particularités uniques : des incisives supérieures à croissance continue, des ongles en forme de petits sabots (et non des griffes), et une zone glandulaire sur le dos, encadrée de poils érectiles. Leurs pattes diffèrent aussi : 4 doigts à l’avant, 3 à l’arrière, dont un pourvu d’une griffe fendue utilisée pour leur toilette. Chez les mâles, la taille est généralement plus imposante, tout comme les incisives. Une espèce surprenante… à découvrir de plus près !
Difficile de deviner leurs plus proches cousins !
Au sein de la classification des mammifères, les damans font partie d’un super-ordre de placentaires appelé Afrothériens, dont les plus lointains ancêtres communs sont apparus en Afrique. Parmi les Afrothériens actuels on trouve en plus des Hyracoïdes, les Tubulidentés (oryctérope), les Afrosoricides (tenrecs, taupes dorées etc.), les Macroscélides (rats à trompe ou musaraignes-éléphants), les Siréniens et les Proboscidiens. Les Hyracoïdes partagent leur plus proche ancêtre commun avec ces deux derniers ordres, les plus proches cousins des damans sont donc les éléphants et les lamantins !
Une vie sociale bien organisée… et pleine de précautions
Le daman des rochers est un animal grégaire, vivant en colonies pouvant regrouper jusqu’à 80 individus, selon la taille du territoire et la disponibilité en nourriture. Ces colonies peuvent prendre la forme d’un harem, avec un mâle dominant, plusieurs femelles et leurs petits, ou bien être structurées en plusieurs groupes familiaux, chacun dirigé par un mâle. Les jeunes mâles exclus vivent souvent en périphérie, tolérés à distance.
Ces mammifères utilisent les cavités naturelles de leur habitat rocheux pour s’abriter. Ils ne creusent pas de terriers, mais peuvent réutiliser ceux laissés par d’autres animaux comme les oryctéropes ou suricates.
Essentiellement actifs le jour, les damans débutent leur journée par un bain de soleil pour se réchauffer, puis partent à la recherche de nourriture. Ils évitent les fortes chaleurs, la pluie… et parfois sortent au clair de lune. Très prudents, ils ne s’éloignent jamais trop d’un abri et désignent des sentinelles chargées de surveiller les alentours. À la moindre alerte, tout le groupe file se cacher ! Leur prudence est justifiée : léopards, caracals, chacals, aigles, grands-ducs ou encore serpents (comme les cobras égyptiens ou pythons de Seba) figurent parmi leurs nombreux prédateurs.
Une alimentation végétale adaptée aux saisons
Herbivore, le daman des rochers se nourrit principalement de graminées et de plantes herbacées, qu’il complète avec des feuilles, jeunes pousses, fruits et baies. En saison sèche, il adapte son régime en consommant des lichens, mousses ou même écorces, tirant un maximum de nutriments de végétaux souvent pauvres. Il couvre l’essentiel de ses besoins en eau grâce aux plantes qu’il consomme, ce qui lui permet de survivre dans des milieux secs. La disponibilité de nourriture influence aussi ses déplacements : en saison humide, il ne s’éloigne pas à plus de 60 mètres de son abri, mais peut aller plus loin en période de sécheresse.
Une gestation étonnamment longue pour un si petit animal
Chez le daman des rochers, la reproduction est saisonnière, avec des naissances qui coïncident avec la saison des pluies. Pendant cette période, les mâles deviennent très territoriaux et agressifs entre eux. Pour séduire une femelle, le mâle hérisse les poils autour de sa glande dorsale, un signal chimique essentiel même si la femelle ne présente pas de signe visible de chaleur.
La gestation peut durer jusqu’à 8 mois, un record pour un animal de cette taille ! Ce long délai pourrait venir de ses ancêtres, bien plus imposants. Juste avant la naissance, les femelles gestantes se regroupent pour former de petites crèches à l’écart du reste de la colonie. Les petits, déjà bien développés à la naissance (170 à 240 g, yeux ouverts et pelage complet), commencent à marcher dès 2 jours, tout en s’agrippant au dos de leur mère.
Le sevrage est rapide (moins de 3 mois) grâce à une alimentation mixte dès les premières semaines. Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle vers 16 mois, mais ne sont pleinement adultes qu’à 3 ans. Tandis que les femelles restent dans leur groupe de naissance, les mâles se dispersent pour tenter de fonder leur propre territoire… ou vivent à la marge des colonies existantes.
Une petite boule de poils… très expressive !
Le daman des rochers est un véritable champion de la communication animale ! Il utilise trois grands types de signaux : vocaux, olfactifs et visuels. Au niveau vocal, les adultes possèdent un répertoire impressionnant de 21 sons différents : cris territoriaux puissants, hennissements, alarmes stridentes, grognements… Dès la naissance, les petits émettent des couinements pour rester en contact avec leur mère. Ils développent l’ensemble de leur vocabulaire vocal entre 2 et 15 mois, avec certaines vocalises propres aux mâles ou aux femelles adultes.
Concernant les odeurs, les damans marquent leur territoire avec leurs excréments (visibles et odorants) et utilisent leur glande dorsale en se frottant aux rochers. Ces phéromones jouent un rôle clé dans les interactions sociales, les conflits ou la reproduction. Enfin, visuellement, par des postures précises, un mâle dominant peut se faire comprendre : redressement sur les pattes, poils hérissés autour de la glande dorsale, dents apparentes… Un langage corporel très codifié !