Les chauves-souris, reines de la nuit du 28 au 29 août !

Ce week-end, dans la nuit du 28 au 29 août, les chauves-souris sont à l’honneur car c’est la Nuit internationale des chauves-souris initiée par la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM). C’est la 25ème édition organisée cette année. Oui, 25 ans que cette association cherche à faire connaître au plus grand nombre ces petits mammifères qui suscitent à la fois fascination et répulsion ! Des animations (conférences, sorties nocturnes, expositions) sont organisées dans les départements pour apprendre à connaître les différentes espèces de chiroptères vivant dans nos territoires.

En France, on ne dénombre pas moins de 35 espèces de chauves-souris identifiées et toutes sont protégées par la loi de 1976* sur la protection de la nature. Il est donc interdit de les détruire, les mutiler, les capturer, les naturaliser, les transporter, les vendre et les acheter. Les sites de reproduction et leurs aires de repos sont également protégés.

Il est fondamental de lutter contre la réduction des effectifs de chauves-souris compte tenu de leur rôle crucial dans le maintien des écosystèmes. Par exemple, ce sont d’excellents insecticides naturels puisqu’elles peuvent ingérer en une nuit la moitié de leur poids en insectes parasites : moustiques, papillons de nuit, hannetons nuisibles aux cultures. Par ailleurs, les espèces nectarivores sont aussi de très bons agents pollinisateurs en se nourrissant de pollen et de nectar puis en le disséminant. Leur guano est aussi considéré comme un engrais ultra-puissant. Il est même conseillé de le diluer avant de l’utiliser ! Enfin, sachez que si une colonie de chauves-souris élit domicile dans votre cave ou grenier c’est le gage d’une très bonne qualité environnementale du lieu. Elles ne choisissent en effet que des endroits, calmes, chauds et accessibles, et propices à la chasse nocturne !

On le voit, partout dans le monde, les chauves-souris sont extrêmement utiles pour réguler les écosystèmes. En revanche, elles souffrent toujours d’une mauvaise image vis-à-vis du grand public malgré le travail de fond fait par de nombreuses associations.

Les idées reçues leur collent véritablement à la peau et sont à combattre pour ne pas les transmettre aux jeunes générations. En voici 5 :

1. Les chauves-souris ne s’accrochent pas aux cheveux, qu’on se le dise ! L’écholocation leur permet de détecter des objets d’une très grande finesse et d’esquiver les obstacles dont les cheveux font partie ! Cette croyance est née d’une légende tenace : pour interdire aux jeunes filles de sortir la nuit, on leur racontait que les chauves-souris s’accrocheraient à leurs cheveux et y resteraient agrippées. Les garçons, aux cheveux courts, ne couraient pas ce risque…
2. Leurs excréments ne sont pas sains : faux, le guano n’est pas vecteur de maladie. C’est un très bon fertilisant.
3. Vampire or not vampire ? Essentiellement insectivores ou frugivores, les chauves-souris ne sucent pas le sang, excepté 3 espèces en Amérique latine qui se nourrissent principalement du sang du bétail.
4. Les chauves-souris sont aveugles. Au contraire leur vue est bien acérée et très efficace pour se repérer. Elles sont très sensibles à la lumière et peuvent être perturbées par l’éclairage extérieur.
5. Les chauves-souris sont des rongeurs. Non ! Contrairement à ceux-ci, les chauves-souris ne sont d’ailleurs pas prolifiques et ne donnent naissance qu’à un petit par an. Les effectifs des colonies restent donc relativement stables.

Alors pour « redorer le blason » de ce petit mammifère aux caractéristiques assez extraordinaires : mains ailées (chiroptère signifie « qui vole avec ses mains »), position tête en bas, écholocation… de nombreuses associations travaillent à faire connaître leurs qualités précieuses et indispensables et à les préserver dans leur environnement naturel.

En effet, lourdes sont les menaces qui pèsent sur elles :

• intensification des activités humaines (rénovation des bâtiments, fermeture des souterrains, éclairage public, disparition des haies, prairies, utilisation des pesticides),
• baisse des populations d’insectes et de la qualité des insectes ingérés (contenant des pesticides), dégradation du milieu,
• perte de gîtes de reproduction et d’hibernation (pose de grillage, fermeture d’accès, obturation de combles, disparition des arbres creux…),
• collisions avec les éoliennes ou les voitures,
• dérangement des colonies pendant les périodes d’hibernation (un réveil consomme l’équivalent de 30 à 60 jours de réserves énergétiques !).

Tous ces facteurs engendrent une baisse drastique des effectifs des espèces vivant en France.

Au ZooParc de Beauval, les chauves-souris font l’objet d’une vigilance et d’une protection accrues. Elles sont étudiées et protégées par les éthologues du parc, chargés de la Conservation. Sept espèces ont ainsi été recensées sur le site. Ce travail de recensement et de préservation de la faune locale est réalisé en partenariat avec la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) puisque Beauval a été labellisé « Refuge LPO » en juin dernier.
Des actions sont donc entreprises pour garantir aux chiroptères l’habitat et des aires de repos dans le parc zoologique. Des gîtes à chauves-souris sont ainsi installés sur plusieurs bâtiments du ZooParc et dans certains arbres permettant aux animaux de nicher, se reposer et se reproduire.

Si chez vous, vous souhaitez faire un geste pour la préservation de l’espèce, rien de plus simple ! En suivant notre tuto, vous pourrez facilement réaliser un gîte à chauve-souris. Il trouvera toute son utilité dans votre jardin ou près de votre maison.

L’association Beauval Nature, quant à elle, met en place ce week-end des animations gratuites et ouvertes à tous à la Maison Beauval Nature : jeux, quiz, ateliers pédagogiques pour sensibiliser les visiteurs de manière ludique sur l’importance des chauves-souris.
Elle soutient également le CDPNE (Comité Départemental de la Protection de la Nature et de l’Environnement) qui travaille activement à la protection des chauves-souris en Loir-et-Cher à travers le programme « Sauve-Chiro ».
Retrouvez ici le programme soutenu et les actions réalisées.
 

Si vous aussi vous souhaitez faire un geste pour la biodiversité, vous pouvez faire un don à Beauval Nature. Celui-ci sera entièrement reversé à l’un de nos programmes de conservation d’espèces menacées, qu’elles soient animales ou végétales.

Pour voir des chauves-souris dans le parc, rendez-vous au Dôme Équatorial, une colonie de chauves-souris de Rodrigues (classées en danger « EN » par l’UICN**) y réside paisiblement. Levez-la tête, ces « renards volants » sont souvent suspendus en hauteur !

*article L. 411.1 du Code de l’environnement **Union Internationale pour la Conservation de la Nature